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US 17

U.S. 17 - Afrique du Nord le 17 juin 1940

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Afrique du Nord le 17 juin 1940

Que restait-il en Afrique du Nord le 17 juin 1940? Assez peu de chose, sinon une grande force morale et la volonté quasi unanime de continuer la lutte. Du 17 au 25 juin, les autorités métropolitaines s'efforcèrent de rapatrier le plus possible d'hommes et de matériel depuis les ports français encore libres vers l'Algérie ; une noria de navires se mit en mouvement. Hélas ! cela ne dura pas : tout transport d'armes et de personnel par voie maritime ou aérienne de la France vers l'Afrique du Nord fut déclaré illicite, arrêté et réprimé le 25 juin sur ordre des autorités légales de la métropole.

Les archives permettent de dresser un état approximatif du nombre des armes légères disponibles en Algérie et en Tunisie au 25 juin 1940. On peut recenser: 178109 fusils de 8 mm (Berthier et Lebel) et seule¬ment 2878 MAS-36, 6834 fusils mitrailleurs (F.M. 24-29 et C.S.R.G.) et 3 390 mitrailleuses. Pour les munitions: 61770000 cartouches de 7,5 mm (pour la plupart destinées à l'aviation) et 46 992 000 cartouches de 8 mm. Il semble que l'on réussit à camoufler aux yeux de la Commission italo-allemande de contrôle de l'Armistice 55 000 fusils, 4 000 fusils mitrailleurs et mitrailleuses et 26 mil-lions de cartouches. Chiffres importants pour des dépôts clandestins mais négligeables pour l'armement de troupes régulières. Ce n'est pas avec cela que l'on pouvait espérer mener une guerre de reconquête du territoire national ; tout au plus, pouvait-on établir une base de départ en Afrique du Nord et résister avec succès à d'hypothétiques tentatives de débarquement des forces de l'Axe en attendant la venue de renforts américains et britanniques... On connaît la suite. C'est donc en 1942 et 1943 que nous furent livrés les fusils "U.S. 17 que nous attendions. Une partie venait d'Angleterre, tout droit des réserves de la "Home Guard", l'autre partie venait d'Amérique et représentait le restant des stocks constitués en 1919.

Nous n'avons pas retrouvé le nombre de fusils U.S. 17 qui furent ainsi disponibles en Afrique du Nord, mais on peut raisonnablement estimer le chiffre à près d'un million. Ces fusils furent vivement appréciés par nos troupes qui étaient habituées aux "07-15" (modifiés 1916 ou non), voire aux très anciens Lebel 1886-1893. Elles eurent l'impression d'être pour la première fois dotées d'un fusil moderne, sans se rendre compte qu'en fait, bien que la plupart des armes fussent neuves, elles avaient toutes été fabriquées durant la Première Guerre mondiale. Si on trouvait l'U.S. 17 trop lourd, ce défaut était compensé par une meilleure maniabilité alliée à une robustesse hors du commun, un tir beaucoup plus rapide, un recul moins dur et surtout une facilité de visée et une précision accrues du fait de la longue ligne de mire à dioptre.

L'U.S. 17 fut loin d'être le seul fusil utilisé par nos hommes à cette époque, mais il permit d'équiper de façon cohérente un certain nombre d'unités. Ainsi joua-t-il avec succès pour la quatrième et dernière fois son rôle de fusil "bouche-trou".

Inusable, en quantité qui semblait inépuisable, l'U.S. 17 était toujours répertorié en 1952 comme arme réglementaire française ; nous devions le rencontrer jusque vers 1960 dans les stands militaires où il permettait encore de "faire des cartons" avec une honorable précision et donnait l'occasion d'une excellente école de feu.

En guise de conclusion :
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