Roquette M-8 de 82 mm
Roquette M-8 de 82 mm (Union Soviétique)
Caractéristiques M-8
Dimensions : longueur, 660 mm; diamètre du corps de la roquette, 82 mm.
Poids : total, 8 kg; charge propulsive, 1,200 kg; charge explosive, 0,500 kg.
Performances : vitesse initiale, 315 m/s; portée maximale, 5 900 m.
Dans les années vingt et trente, l'Union soviétique consacra une grande partie de ses efforts de recherche à l'étude de charges propulsives le mieux adaptées aux roquettes et susceptibles de faire l'objet d'une production massive. Dès 1918, les Russes étaient de chauds partisans de la roquette militaire. Ils s'efforcèrent ensuite de rester en tête dans cette technologie, malgré l'insuffisance de leur potentiel industriel qui les conduisit à retenir la formule plus simple des roquettes stabilisées par ailettes plutôt que par rotation. L'un de leur tout premier modèle, et des plus réputés, à savoir le M-8 de 82 mm, sortit à la fin des années trente.
Il résultait incidemment d'un programme de roquettes pour avions, les RS-82. Mais ces engins étaient à un stade de développement tel qu'ils n'entrèrent en service qu'après les roquettes de 132 mm. Le M-8 était une petite roquette d'une portée maximale de 5 900 m, dotée d'une tête à fragmentation. Elle était installée sur des camions 6 x 6 et tirée à partir de rampes montées sur ces véhicules, rampes du type adopté pour la série des armes appelées Katyuchas. L'un de ces premiers lanceurs multiples était porté par un camion 6 x 6 ZiS-6. Comme ce système permettait de tirer jusqu'à trente-six roquettes, il avait reçu le nom de BM-8-36, BM signifiant « véhicule de combat » en langage codé. Ce n'était pas le seul véhicule lanceur de la roquette M-8. En effet, les Soviétiques utilisèrent également des camions Lend-Lease lorsque les Américains leur en fournirent. Le Studebaker 6 x 6 en était un exemple type. Ce véhicule assez grand pour recevoir des rampes pour quarante-huit roquettes devint le BM-8-48. Mais comme il était équipé de roues, cet engin ne pouvait pas toujours progresser en terrain difficile ni suivre les unités blindées qu'il devait appuyer.
A un moment, des lanceurs à rampe unique furent adaptés sur le côté des tourelles de chars à titre expérimental, mais cette solution fut abandonnée. En revanche, un certain nombre de chars légers T60, sans grande efficacité pour le rôle de reconnaissance auquel ils étaient normalement destinés, furent transformés pour recevoir des rampes de lancement de vingt-quatre roquettes M-8, version qui porta l'appellation de BM-8-24.
Il existait encore d'autres moyens de lancement, dont un cadre à huit roquettes affecté aux troupes de montagne. Tous ces engins permettaient non pas le tir de salves massives, mais le déclenchement de rafales au coup par coup commandées par une boîte à commutateur électrique rotatif.
Le M-8 avait un impact important sur les unités allemandes qui devaient subir les effets des têtes à fragmentation qui s'abattaient sur eux en grand nombre.