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Mortier SB de 106,7 mm

Mortier SB de 106,7 mm, Ordnance
(Royaume-Uni)
Caractéristiques 4,2-inch Mortar
Calibre : 106,7 mm.
Longueur : du canon, 1,73 m; de l'âme, 1,56 m.
Poids : en action, 599 kg.
Pointage en site :+ 45° à + 80°.
Pointage en azimut : 10°.
Portée maximale : 3 749 m.
Poids du projectile : 9,070 kg.

En 1941, les responsables militaires britanniques, sans doute influencés par les mortiers Nebelwerfer de 100 mm des Nebeltruppen allemandes, estimèrent indispénsable la création d'une arme du même genre, qui tirerait des obus fumigènes capables de créer de grandes quantités de fumée, à des fins de camouflage tactique. Un modèle de mortier lourd de 106,7 mm fut donc mis au point, mais à peine les premiers exemplaires de l'engin devaient-ils être distribués aux troupes du génie que l'ordre vint de les modifier de façon qu'ils puissent tirer des projectiles brisants classiques. Le résultat de ce changement d'orientation reçut la désignation de Ordnance, SB 4,2-inch Mortar (SB étant l'abréviation de « smooth-bored », à âme lisse), et passa aux mains de l'artillerie.

L'industrie d'armement britannique tournait alors au maximum de ses capacités, ce qui rendait impossible le recours à des procédés de fabrication un tant soit peu sophistiqués. Les concepteurs auraient ainsi voulu que l'enveloppe de l'obus soit forgée, afin d'en réduire le poids et d'obtenir une forme balistiquement plus satisfaisante. Mais cela se révéla impossible, et il fallut recourir au moulage. La portée maximale, d'une valeur théorique de plus de 4 000 m tomba à 3 020 m environ. Ces projectiles moulés devaient, par ailleurs, être mis en ceuvre quoi qu'il en soit, car il n'y avait pas d'autres stocks disponibles. Un nouveau modèl profilé subit les mêmes vicissitude: mais cette fois il atteignait 3 658 n L'arme faisait usage pour l'essentie d'obus brisants de type HE, bie qu'il ait eu également à sa dispos lion des fumigène-s, conformément sa destination primitive.

Le mortier de 106,7 mm n'étar pas des plus faciles à déplacer, un jeep ou un véhicule léger se chaigeaient généralement de la besogne La plaque de base et l'ensemble bipied/canon pouvaient aisément être relevés pour venir reposer sur un support léger muni de roues. Une fois arrivé à destination, le tout s'abaissait et il suffisait alors de le réassembler. L'emploi d'un véhicule de transport chenillé du type Universal Carrier rendait les choses encore plus simples : sur la plaque de base, déposée à terre, venaient s'insérer le canon et le bipied, et la mise en oeuvre pouvait commencer presque aussitôt. Le décrochage ne prenait pas plus de temps, ce qui, paradoxalement, valut au mortier la méfiance des troupes qu'il devait appuyer. Elles appréciaient sa puissance de feu, mais se rendaient bien compte qu'une batterie d'armes de ce genre arrivée dans les environs serait repartie avant que l'ennemi ne riposte, ce qui les aurait exposées à des tirs dont elles auraient dû, pré-cisément, être protégées.

L'artillerie britannique fit néanmoins grand usage de l'arme, de 1942 à la fin de la guerre, et sur tous les théâtres d'opérations. Elle était encore en service au moment de la guerre de Corée, où elle servit au bombardement de positions situées au-delà des collines.