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Somua S-35

Somua S-35 char moyen (France)

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Caractéristiques
SOMUA S-35
Équipage : 3 hommes.
Poids : 19,5 t.
Moteur : SOMUA V8 à essence développant 190 ch (141,7 kW).
Dimensions : longueur, 5,38 m; largeur, 2,12 m; hauteur, 2,62 m.
Performances : vitesse sur route, 40 km/h ; autonomie, 230 km ; gué, 1 m; pente, 80 %; obstacle vertical, 0,76 m; coupure franche, 2,13 m.

Durant les années trente, la filiale Schnei­der de Saint-Ouen, connue sous le nom de SOMUA (« société d'outil­lage mécanique et d'usinage d'artil­lerie ») présenta un prototype de char de conception très moderne qui lui valut immédia­tement une commande ferme. Un des meilleurs, pour ne pas dire le meilleur, blindés de l'époque, ce véhicule était connu de toute l'Europe sous le nom de Somua S-35, mais l'armée de terre fran­çaise préférait l'appeler « automi­trailleuse de combat » (AMC) modèle 1935 SOMUA.

Le S-35 possédait des caractéristi­ques qui n'allaient devenir standard sur les autres chars que beaucoup plus tard. Les composants de la caisse et de la tourelle étaient en fonte à une époque où la plupart des véhicules contemporains étaient en tôle rivée. Non seulement le blindage en fonte avait une forme qui lui assurait une meilleure pro­tection, mais encore il était -beau­coup plus épais (de 20 à 55 mm) que la norme. Son moteur V8 à essence en faisait un excellent véhi­cule sur le champ de bataille. Ses grands réservoirs internes lui don­naient une autonomie importante.

Les S-35 étaient tous équipés d'une radio à une époque où la communi­cation entre chars se faisait toujours par signaux à bras. En outre, le S-35 était armé d'un puissant canon, le SA-35 de 47 mm, prati­quement sans rival et qui n'était pas encore périmé en 1944. L'armement secondaire comprenait une seule mitrailleuse coaxiale de 7,5 mm.

Avant la Seconde Guerre mon­diale, l'industrie de l'armement française souffrait d'une cadence de production réduite et aussi de conflits sociaux. C'est pour cette raison que la production en série du S-35 n'atteignit que le chiffre de 400 unités avant l'invasion alle­mande de mai 1940.

Deux cent­ cinquante chars S-35 seulement connurent le baptême du feu au front. Il est à noter toutefois qu'un défaut de conception apparut au combat : les deux moitiés supérieure et infé­rieure de la caisse étaient jointes et formaient une ligne horizontale qui était très vulnérable aux obus anti­chars. Un coup au but sur le joint fendait la caisse en deux. Mais son handicap majeur résidait dans son équipage de trois hommes : le conducteur, l'opérateur radio et le chef de char.

C'était ce dernier, dans sa tourelle monoplace, qui était à l'origine de tous les maux du S-35 au combat, car le malheureux devait en même temps surveiller et évaluer les tactiques du champ de bataille, assimiler les commande­ments radio, charger le canon et tirer. C'était trop en demander à un seul homme et par conséquent le S-35 ne put jamais vraiment réaliser son potentiel. Selon la doctrine de l'époque, les S-35, comme tous les autres chars, étaient éparpillés en petits groupes le long du front fran­çais. Ils se montrèrent redoutables dans les rares contre-attaques des colonnes de panzers. Lors de l'occupation de la France, les Allemands changérent leur appellation en PzKpfw 35-S 739(f).