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MAT 49

MAT 49 de 9 mm (France)

mat 49


Caractéristiques
MAT 49
Calibre : 9 mm parabellum.
Poids : chargé, 4,170 kg.
Longueur : crosse déployée, 720 mm; crosse repliée, 460 mm.
Longueur du canon : 228 mm.
Vitesse initiale : 390 m/s.
Cadence de tir théorique : 600 coups/mn.
Chargeurs : 20 ou 32 cartouches.

Auteur : S. Ferrard

Des rizières d'Indochine à l'opération de Kolwezi, en passant par les sables d'Afrique du Nord, le pistolet mitrailleur modèle 49 fait partie de la silhouette familière du soldat français. Aujourd'hui, cette arme en service depuis plus de cinquante ans n'a guère pris de rides et seul l'avènement d'un fusil d'assaut, le Famas, lui fait mettre un pied dans l'histoire. Par sa grande diffusion, la M.A.T. 49, comme on l'appelle familièrement, à défaut d'être courante dans les collections d'armes est passée entre toutes les mains des militaires appelés ou engagés de l'armée française depuis 1950. Il convenait donc de vous en conter l'histoire.

Commencer notre récit en 1949, date de l'adoption du pistolet mitrailleur calibre 9 mm réalisé par la manufacture d'armes de Tulle, serait oublier sa genèse et priver le lecteur d'une partie de cette longue histoire.
Faire référence au programme de 1921 pour les armes de petit calibre n'est certes pas tenter d'affirmer perfidement que le P.M. modèle 49 en est issu, loin de là. Nous dirons que la M.A.T. 49 a bénéficié de toute l'expérience acquise par les manufactures françaises entre les deux guerres, pour son calibre et pour son organisation. Les leçons de la Seconde Guerre mondiale, le succès du M.P. 40 pour son calibre, de la Sten pour ses méthodes de fabrication pesèrent lourdement sur les décisions des ingénieurs de l'armement qui réalisèrent dans l'après-guerre le pistolet mitrailleur français.


Retour en arrière
En 1921, les Français tirant les conclusions de la Première Guerre mondiale lancèrent un programme d'armes de petit calibre destinées à doter le plus rapidement possible notre infanterie. Parmi les armes souhaitées, un pistolet mitrailleur calibre 9 mm rustique et sûr. Ce sera le P.M. S.T.A. 24, réalisé par la section technique de l'artillerie et fabriqué par la M.A.S. Cette arme, copie grandement améliorée du P.M. allemand Bergman, sera timidement distribuée à un millier d'exemplaires après avoir été commandée à 8 250 exemplaires en 1925. Le report des crédits sur le F.M. modèle 24 de la M.A.C. et l'apparition du P.M. M.A.S. type 24 en 9 mm d'un en¬combrement réduit mettront fin à la carrière du S.T.A. 24, qui aurait pu être...
Nous ne reviendrons pas sur le P.M. M.A.S. type 24 qui devait devenir le P.M. modèle 38 calibre 7,65L. Adopté "à défaut d'autre chose" le P.M. M.A.S. 38 ne répondait pas aux exigences du programme de 1933, mise à jour de celui de 1921, et qui pré-voyait pour le P.M. une crosse et un chargeur rabattable, comme sur le futur P.M. modèle 49. Plusieurs prototypes furent réalisés vers 1935, répondant au programme de 1933, le P.M. Petter et le P.M. E.T.V.S. Le premier adopté, sous la désignation modèle 39, ne put être fabriqué, la S.A.C.M. refusant le marché par suite de surcharge de son usine de Cholet ; l'E.T.V.S., livré à quelques dizaines d'exemplaires pour essais en corps de troupes, servit dans la WH après capture. De son côté le P.M. M.A.S. 38, dont quelques centaines d'exemplaires furent produits avant le 25 juin 1940, fut livré pendant la guerre aux forces françaises ou allemandes et sa production ne cessa qu'en 1950, au moment où Tulle lançait dans des conditions difficiles la fabrication du P.M. modèle 49.


Naissance du P.M. modèle 49

En 1944, avant même que la libération complète du territoire ne fût effective, les services de l'ar¬mement s'enquérirent des possibi¬lités de réalisation d'armes natio¬nales. A cette époque, les troupes françaises étaient dotées d'armes alliées ou de prise. Pour les P.M. on trouvait des Thompson améri-caines, des Sten anglaises, des M.P. 40 allemandes. Il était nécessaire de prévoir le remplacement rapide de cet armement hétéroclite par des armes françaises.

On para au plus urgent en relançant la fabrication des P.M. M.A.S. modèle 38, du FR modèle 36, FR 36 CR 39, des P.A. 35 A et S, du F.M. 24-29. Ce ne fut pas une chose facile, nos manufactures ayant souffert de l'occupation, Tulle en particulier dont les machines-outils avaient été déménagées lors de la débâcle allemande et dont beaucoup, fin 44, se trouvaient dans les caves Mercier à Epernay, sabotées par les ouvriers de surcroît. Cette volonté de nuire à l'ennemi risquait donc d'entraver l'effort national d'armement. Mais les gens de Tulle mirent encore plus de cœur à réparer qu'à saboter et les fabrications purent reprendre.

Le 11 mai 1945, un programme d'armement était adopté, il concernait les armes futures, celles qui remplaceraient les armes fournies par l'Amérique et la Grande-Bretagne et celles en cours de fabrication dans les manufactures. Ce programme tenait compte des enseignements de la Seconde Guerre mondiale. Il comportait le F.A. modèle 40 devenu F.A. modèle 44, un pistolet automatique futur P.A. modèle 50 une arme automatique l'A.A. modèle 52, un fusil d'assaut genre carabine US M2 qui n'aboutit pas et un P.M. reprenant l'essentiel du programme de 1933. Chose naturelle si l'on sait que le colonel François Toulouse, concepteur du programme de 1945, avait, à partir de 1935 fait partie de la C.E.I. (Commission d'expérimentation de l'infanterie à Mourmelon) et s'était particulièrement occupé de la question des pistolets mitrailleurs. Ce programme de 1945 allait donc donner naissance quatre ans plus tard au P.M. modèle 49.


Le choix d'un calibre

En 1945, les grandes vedettes parmi la nombreuse famille des pistolets mitrailleurs utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale étaient essentiellement la Thompson calibre .45, la M.P. 40 ou la Sten en 9 mm parabellum et la P.P.S.H. calibre 7,62. Il n'était pas question pour les Français de créer un nouveau calibre, d'ailleurs il existait le 7,65 L déjà employé par les P.A. modèle 35 S et A et le P.M. modèle 38 M.A.S. Cette munition au pouvoir d'arrêt controversé possédait d'excellentes qualités de perforation et son avenir paraissait encore assuré pour quelques années. La 9 mm parabellum avait de chauds partisans qui ne manquaient pas de faire référence aux récentes expériences du dernier conflit, mais aussi à ceux d'Indochine, pour appuyer leur théorie. Le calibre de .45 (11,43mm) au-réolé d'un prestige considérable n'était certes pas à négliger, surtout que son fabricant n'était autre que la première puissance militaire mondiale.

La 7,62 mm soviétique avait donné de bons résultats et s'approchait de la 7,65 L. Si, dès le départ, la 9 mm parabellum apparut comme le "challenger", les services techniques n'en n'oublièrent pas pour autant les autres calibres. Ainsi, parmi les prototypes qui se succédèrent pendant près de quatre ans, plusieurs calibres furent proposés : le 7,65 L pour le P.M. modèle 38 et ses dernières tentatives d'évolution et pour le P.M. M.G.D. au curieux système d'armement rotatif : il est vrai que ces essais en accompagnaient d'autres qui visaient à la réalisation d'une cara-bine automatique, elle aussi en 7,65 L... La cartouche de .45 fit l'objet de quelques recherches dont un P.M. modèle 38 modifié pour tirer cette munition. Tout cela n'alla pas bien loin et, dès 1947, l'ensemble des P.M. présentés utilisèrent la 9 mm parabellum.


Les années difficiles

Dans l'immédiat après-guerre, le désir de renouveau était grand en France que ce soit dans l'industrie civile ou dans l'industrie d'armement.
Le trou de quatre années d'occupation n'avait pas été perdu et plus d'un ingénieur avait déjà tracé sur le papier ce qui pour lui, représentait l'avenir. Les expériences d'avant-guerre, du conflit et les possibilités nouvelles offertes par le bond en avant de la technologie offraient aux réalisateurs un champ d'action étendu.

Dans le domaine spécifique de l'armement les réalisations furent nombreuses, très souvent originales. Il faut souligner avec force cette période de la fin des années 1940 où les ingénieurs français, au prix d'efforts considérables, réalisèrent en un temps record un nombre important de prototypes malgré les difficultés sans nom propres à toute nation ruinée par l'occupation étrangère. A titre anecdotique, nous pouvons citer quelques exemples : ainsi le programme dit du 11 mai 1945 fut pensé et rédigé dans un grand hôtel parisien où les pull-overs remplaçaient systématiquement un chauffage inexistant ; la neige tombait dans le local où se déroulaient les entretiens qui allaient donner naissance à l'A.M.X. 50 et l'A.M.X. 13. Pour fabriquer les prototypes d'armes individuelles comme le P.M. modèle 49, on employait de l'acier à cuisinière!

Les plus récentes méthodes de fabrication employées par les belligérants étaient soigneusement examinées, commentées, analysées. Les esprits ouverts réagirent rapidement et passèrent outre au déferlement des rancœurs vis-à-vis d'une Allemagne purifiée par le feu et le sang.

Nombreux furent alors les ingénieurs allemands à travailler en collaboration étroite avec leurs homologues français tant pour la conception d'armes nouvelles que pour les méthodes de fabrication. Derrière l'enthousiasme raisonné pointait l'Europe.
Ainsi, pour le futur P.M. modèle 49, les difficultés furent nombreuses, portant essentiellement sur les méthodes de fabrication inspirées des P.M. M.P. 40 et Sten dont l'origine remontait à celle qui avait permis à l'A.P.X. de fournir en masse le célèbre F.M. Chau-chat.


Hommage à Yves Cayre

Qu'il nous soit permis ici de rendre hommage à Yves Cayre, né en 1913, ancien apprenti de la M.A.T., ouvrier ajusteur de 1933 à 1940, puis technicien à partir de 1948, et qui rédigea avant son décès, survenu en 1970, l'historique de la Manufacture d'armes de Tulle. Dans cet ouvrage qui porte essentiellement sur la vie de l'établissement des origines à 1970, quelques passages sont réservés à l'histoire des armes qui y furent fabriquées. Plusieurs pages sont réservées au P.M. M.A.T. modèle 49 et reflètent parfaitement l'opinion d'un professionnel vis-à-vis de cette arme. Certes, l'évolution prototype par prototype, les modifications, améliorations n'y sont pas décrites sous l'aspect de la technique purement arme, mais plutôt sous l'aspect, oh ! combien passionnant, de la fabrication. Aussi, plutôt que de vous décrire l'évolution du P.M. M.A.T. 49 du premier prototype à la dernière modification de série, nous préférons laisser à Yves Cayre le soin de vous relater l'histoire du P.M. modèle 49.

HISTOIRE DE LA M.A.T., Yves Cayre

... Revenons pourtant au P.M. 49 et au bureau d'études ou l'ingénieur en chef Monteil avait établi avec le directeur Delamaire, un passionné des armes, les liens qui unissaient l'équipe solidement. Sur les planches à dessin de ce bureau, se penchèrent laborieusement les techniciens. A l'atelier d'études, qui n'était pas très opulent en matériel, mais surtout riche de l'habileté et des capacités des armuriers qui y travaillaient...
Ce fut donc à l'atelier d'études que furent fabriqués les cent premiers P.M. Ils furent envoyés en expérimentation en Indochine, dans les corps de troupes.
Les prototypes avaient été présentés à la section technique de l'armée et à l'établissement d'expériences de Versailles.
Ces délicates entrevues étaient assurées par l'ingénieur en chef Delamaire, qui fut un défenseur acharné de la réalisation M.A.T.

D'ailleurs celle-ci fut choisie, car elle répondait aux exigences les plus dures et triompha des embûches qu'en pareil cas on s'ingénie à accumuler pour tous les prototypes. L'étude de fabrication posa de nombreux problèmes. A cet effet, on détacha de Saint-Louis (Alsace) deux ingénieurs allemands spécialistes du découpage et de l'emboutissage, qui étudièrent uniquement les montages et les appareils destinés à la fa¬brication du boîtier de chargeur. La carcasse, pièce principale, découpée et emboutie, de réalisation très difficile, fut étudiée simultanément par la M.A.T. et la firme Dallet de Brive.

L'étude de fabrication fut génératrice de problèmes nouveaux, certains difficiles, tant en ce qui concernait les montages de fabrication, les traitements et les outillages. C'est là, bien entendu, l'aspect classique que revêt partout toute étude visant à l'industrialisation d'un matériel. En décembre 1948 la M.A.T. devait envisager l'équipement nécessaire pour une fabrication de 5 000 armes par mois. C'était une notification de la D.E.F.A. En juin 1949, on adoptait l'arme avec crosse métallique coulissante. En octobre 1949, la MA. T. prenait ses dispositions pour honorer les 5 000 armes mensuelles avant la fin de l'année. En janvier 1950, 50 armes étaient présentées aux essais à l'atelier d'expériences techniques de Versailles. En mai 1950, une modification était apportée à une pièce la boîte de carcasse baptisée depuis les débuts le cube, en raison de sa forme. Cette pièce pourtant de conception très simple fit surgir maints problèmes relatifs à l'emboutissage.
En septembre 1950 les essais furent poussés. Au cours du 1er semestre 1952, la cadence de fabrication était de 4 600 armes par mois. La manufacture avait déjà reçu en juillet l'ordre de pousser encore les fabrications de telle sorte que la cadence puisse passer à 10000 par mois en 1952. L'établissement devait alors renforcer son personnel et des mesures pour embaucher étaient prises. Mais en juillet 1952, la fabrication était ramenée à 5 000 par mois ; un marché de 203 millions était ramené à 49. Cependant, la manufacture avait construit en 1953, 63 000 P.M. 52000 en 1954 ; 60000 en 1955; 85000 en 1956. Puis un nouvel ordre ministériel prescrivait cette année-là de porter à nouveau la cadence à 10000 par mois. Cette production devait être maintenue en 1957. La manufacture pouvait faire face à ces brusques exigences grâce aux stocks de pièces fabriquées... et à l'esprit de prévoyance...


L'ARME M.A.T. 49

... Le P.M. 49 est une aime portative lé-gère d'un poids de 3500kg tirant des projectiles de 9mm en rafale. On peut exécuter des tirs précis à 200m; le principe de fonctionnement est basé sur l'action de la culasse mobile qui, non calée, recule sous la pression des gaz et revient en avant sous l'action d'un ressort récupérateur. La culasse est donc percutante. L'alimentation se fait par chargeur droit de 32 ou 20 cartouches. La cadence de fonctionnement est de 600 coups par minute. L'arme repliée, crosse rentrée a une longueur de 46 cm, ce qui est peu encombrant.

Elle était construite en grande série et fut mise en fabrication en 1950, suivant les méthodes traditionnelles de la M A. T. Cependant, il ne faut pas omettre de signaler que dans la conception de cette arme, il fut fait un large emploi de la tôle d'acier découpée et emboutie pour le corps du pistolet et certaines pièces du mécanisme. On conçoit qu'il en découla des gains de matière, de temps et de prix. Le P.M. primitif, nu, se composait de 87 pièces 35 pièces importantes et 52 pièces secondaires ; parmi les pièces importantes il y en avait 19 découpées et embouties. La tôle d'acier joua un rôle extrêmement important dans cette arme.
L'intérêt, comme on l'a vu résidait dans les possibilités économiques de mise en œuvre de ce matériau. On peut dire que l'exécution en tôle d'acier des deux pièces maîtresses • la carcasse et la boîte de culasse avait déterminé et conditionné le faible prix de revient de l'arme tout entière au début de la fabrication.

Cette fabrication lit appel également aux techniques de soudage par points et à l'arc, à celles du rivetage. Le poids de la matière nécessaire à la confection des pièces constitutives s'élevait à 7,250kg par arme et le P.M. terminé pesait 3,500kg, c'est-à-dire 47% du poids de la matière mise en œuvre. Afin de pouvoir honorer la cadence de 10000 armes par mois, l'implantation comportait 450 machines-outils diverses à enlèvement de copeaux. ... Le résultat le plus spectaculaire provenait des éléments ou pièces qui en 1954 n'étaient pas en tôle. En effet, sur celles-ci déjà très économiques les gains réalisés furent plus réduits. Sur les autres par contre (17 pièces), le temps alloué qui en 1954 était de 305 minutes était ramené en 1960 à 70 minutes. C'était un gain de 77 %. Quant à celui du prix il était de 64%. Sur les 17 pièces "usinées" le travail d'amélioration de cinq ans permit de diviser les temps par 4 et les prix par 3 y compris la matière et les amortissements.
... N'omettons pas de signaler que le nombre des machines outils à enlèvement de copeaux qui était primitivement de 450, passa à 88.
Cette expérience industrielle qui, en définitive, permit un gain de temps dans la fabrication de 359 minutes, peut se résumer en énumérant les différentes directions de recherches, où les améliorations et les transformations furent particulièrement fructueuses.
1. Simplification des pièces par leur étude fonctionnelle. Elle conditionna les efforts suivants et permit un premier gain de 40 minutes.
2. Etude des techniques d'ébauche (forge de précision, emboutissage, frittage, plastique, cire perdue); c'est l'adoption de certaines de ces techniques qui amena les gains, les plus spectaculaires 170 minutes sans avoir entraîné une augmentation du prix des matières premières.
3. Etude des techniques d'usinage gain 120 minutes; à ce sujet il faut signaler l'aspect audacieux de ces techniques qui rompaient avec les méthodes traditionnelles.

De 450 machines-outils nécessaires avant 1954 on passa à 88 en 1960. On assistait à un phénomène étonnant la presque disparition de l'usinage par enlèvement de copeaux étant donné la précision des ébauches forge très fine et précise ; pièces frittées ; tôles découpées et embouties très précisément. Cela permit de supprimer 130 fraiseuses, les 88 machines qui permettaient à elles seules une production mensuelle de 10000 P.M. avaient été très modernisées, certaines construites entièrement à partir d'unités de fraisage et de perçage, beaucoup comportant des cycles et une alimentation automatique.
Les machines multiples remplaçaient donc les machines classiques.
... Ces améliorations apportèrent 40% de gain sur les temps. Précisons au sujet de ce type de fabrication en grande série, qu'il se construisit 700000 P.M. M.AT. 49 à la manufacture.


Le P.M. modèle 49 est une arme individuelle automatique destinée au combat rapproché et utilisée aux tirs au "juger", au "jeter" et au "poser" jusqu'aux distances respectives de 50, 100 et 200 mètres.

Ces deux dernières distances sont à mentionner parce qu'inscrites sur les deux œilletons, mais cette arme de par son organisation et son fonctionnement uniquement en tir en auto-matique ne peut, avec un tireur moyen, effectuer des tirs au but à ces portées que dans des cas très particuliers et qui ne relèvent pas du combat rapproché.
En effet, compte tenu de sa destination, rien n'a été prévu pour régler les organes de visée, que cela soit effectué à l'échelon du sous-officier armurier ou du tireur. Réglage et zérotage étant impossibles, la distance de 200 mètres ne doit être retenue que pour l'énergie restante du projectile qui est encore suffisante. Arme à culasse non calée, sa cadence théorique est d'environ 600 coups par minute, sa cadence pratique de tir ne pouvant dépasser 200 à 250 coups par minute.  


Munitions

Le P.M. modèle 49 tire toutes les munitions de 9 mm Parabellum. Les Vo mesurées varient de 390 à 430 m/s suivant les fabrications. Ces chiffres ne sont que des moyennes et leurs différences s'expliquent, principalement, par la nature des poudres employées.

En France, les munitions utilisées sont les suivantes :
- Cartouche de 9 mm à balle "0" pour P.A. et P.M.;
- Cartouche de 9 mm à balle "T" ;
- Cartouche de 9 mm à blanc en matière plastique modèle 59. La cartouche dite "de guerre" comprend :
- Une balle ordinaire (0), chemise en tombac et noyau en plomb (masse : 8,10g) ou une balle traceuse (T). Sa pointe est peinte en blanc. Distance de traçage : 100 mètres ;
- Un étui(1) cylindrique en laiton à gorge avec deux évents de part et d'autre de l'enclume;
- Une amorce au fulminate de mercure.
Les munitions sont livrées en boîtes de 32 ou de 50 cartouches depuis quelques années. Cette contenance s'explique par le fait que l'utilisateur garnit ses chargeurs à 25 cartouches et non à 32 pour éviter au ressort "élévateur" une pression trop importante.
Le chargeur rectiligne est à distribution centrale c'est-à-dire que la cartouche présentée est en contact avec les deux lèvres du chargeur. Ce mode de distribution nécessite l'emploi d'une chargette pour le garnir.
 


 L'arme

Démontage et remontage sont extrê-mement simples. Après avoir mis en oblique le boîtier de chargeur, une pression sur le verrou d'assemblage permet d'écarter la boîte de culasse de l'ensemble monture-mécanismes pour sortir la culasse et le ressort récupérateur avec sa tige-guide.
Arme très maniable, d'encombrement réduit, elle se loge aisément à l'intérieur des véhicules blindés.
Sa robustesse et sa sécurité de fonctionnement n'appellent pas de critique.

Mais, c'est surtout son système de sûreté qui est remarquable. Les dispositifs de sûreté de la plupart des pistolets mitrailleurs font appel le plus souvent à des systèmes mécaniques n'offrant pas toutes les garanties souhaitables.
Le chargeur étant engagé, un choc violent sur la crosse, peut, sur certains modèles, faire partir un coup. Par ailleurs, le système de sûreté nécessite un geste, préalablement à l'ouverture du feu.
C'est pourquoi, le choix d'une manette de sûreté sur la tranche arrière de la poignée pistolet peut-être considéré comme le système le meilleur. Il assure une sûreté générale excellente et une mise en action immédiate de l'arme.
Arme à culasse non calée, sa cadence de tir théorique est d'environ 600 coups par minute. Cette limitation de cadence a été réalisée par le choix d'une culasse lourde, la longueur de la boîte de culasse étant courte.

Ses parties principales sont les suivantes :
- Le canon d'une longueur de 22 cm, à 4 rayures à gauche ;
- Une boîte de culasse ;
- Un ensemble mobile (culasse et ressort récupérateur);
- Un ensemble monture-mécanismes;
- Des organes de visée (guidon sous tunnel et 2 œilletons à bascule 100 et 200m).


Qu'en pense l'utilisateur

Cette arme a été utilisée pendant plusieurs décennies par des soldats de métier et du contingent sous bien des latitudes. Les critiques, quant au fonctionnement, ne s'adressèrent jamais à l'arme mais, à des munitions de provenances diverses dont les culots d'étui ne présentaient pas, la résistance qu'exigé ce type d'arme à culasse non calée. C'est pourquoi, les cartouches à étui en acier fabriquées dans les premières années qui suivirent la libération furent abandonnées.
Sa maniabilité, sa robustesse, sa sécurité de construction et sa sûreté sont des qualités qui lui furent toujours reconnues. Toutefois, sa robustesse, y compris celle de chargeurs se mesurent, aussi par la charge à transporter.
Ainsi, un P.M. modèle 49 et ses dix chargeurs garnis à 25 cartouches dépassent les 10kg avec les équipements et la trousse à accessoires, soit plus d'un 1/7 de la masse du jeune Français moyen.
Les modes de tir sont au nombre de trois : au juger, au jeter et au poser, ce dernier étant fort peu utilisé.

Au juger, et en utilisant la bretelle, la distance de tir maximale ne peut dépasser 50 mètres, et le réglage par observation des impacts n'étant pas toujours possible, l'utilisateur regretta l'absence de cartouches à balle traceuse dont la fabrication fut interrompue pendant de nombreuses années. Ce mode de tir est le meilleur parce que la crosse est solidement serrée entre le corps et le bras.
Au jeter, la tenue de l'arme est moins bonne et il est à peu près impossible de la maintenir en direction de la ciblé après le départ de la 2e cartouche.
Au poser, la limite d'utilisation réglementaire est 200 mètres, mais à cette distance il n'y a pas lieu d'espérer obtenir une grande précision.


Equipements et accessoires

Les équipements sont, soit en cuir, soit en toile. Les premiers ne donnèrent jamais entière satisfaction aux utilisateurs. Les deux porte-chargeurs placés sur le devant, à hauteur de la ceinture empêchaient de se courber. En outre, dans les pays à clirrtat très humide, le cuir exige un entretien quotidien.
Les équipements en toile permet-taient de placer les porte-chargeurs sur les hanches, donnant ainsi plus d'aisance aux mouvements.
Les accessoires d'entretien se limitent à une burette d'huile en métal puis, plus tard, en matière plastique, une baguette démontable en deux parties et une chargette. Le tout étant mis dans une trousse en cuir glissée au ceinturon.

Autres accessoires
Pour s'entraîner aux tirs au juger et au jeter, il existe un appareil dit "Campana" qui projette un spot sur la cible matérialisant ainsi le premier coup de la rafale.
Le "fond sonore" des exercices de combat est réalisé par l'utilisation de cartouches à blanc en matière plastique. Le fonctionnement de l'arme est assuré en vissant à la bouche du canon un bouchon de tir à blanc dont la fixation est assurée par un canon qui s'appuie sur l'embase du guidon.


 

Conclusion

Le P.M. modèle 49 aura donc été une excellente arme. Sa disparition progressive dans les années à venir est due à des armes d'assaut courtes tirant des munitions "intermédiaires" ou de nouvelles cartouches genre 5,56 beaucoup plus puissantes. Ces fusils d'assaut condamnent les pistolets mitrailleurs par des qualités que ne possèdent pas ces derniers :
- Canon plus long ;
- Dispositifs de visée réglables par ltireur ;
- Relèvement au tir moins important ;
- Sélecteur de tir ;
- Possibilité de tirer des grenades;
- Aptitude au combat rapproché et au tir à tuer à des distances de 300 et même 500 mètres.
Les masses étant comparables (arme et munition).