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AK-47

AK-47 (Union Soviétique - Fédération de Russie)

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Caractéristiques
AK-47
Calibre : 7,62 mm.
Longueur : 869 mm.
Longueur du canon : 414 mm.
Poids de l'arme chargée : 5,130 kg.
Capacité du chargeur : 30 cartouches.
Cadence de tir : 600 coups/mn.
Vitesse initiale : 710 m/s.

Par Jan Borger
Fabriqués en Russie et copiés en une bonne demi-douzaine d'autres pays, tels que la Pologne, l'Egypte et la Chine, plus de cent millions de fusils d'assaut Kalashnikov existent de par le monde et se rencontrent sur chacun des champs de bataille de notre époque troublée. Epine dorsale de l'armement de plusieurs armées, I'AK47 est l'arme d'infanterie la plus largement répandue et la plus utilisée au cours des six décades qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Il est très probable que cela va continuer de la sorte pour les prochaines dix ou vingt années.


Une origine Allemande
L'histoire de ce système AK (abréviation du terme Automat Kalashnikov) remonte à 1942, lorsque les techniciens et spécialistes en balistique du IIIe Reich sont parvenus à mettre au point une carabine automatique as-sortie d'une cartouche de fusil raccourcie et appelée Kurzpatrone (car-touche courte). Déjà en 1934 l'armée allemande et son service d'équipement - le Waffenamt - avaient établi un nouveau cahier des charges pour un armement standard de l'infanterie, concluant des contrats de recherche avec diverses firmes, dont la RWS (Rheinisch-Westphalische Sprengstoff-Fabrik) de Genschow, et un inventeur nommé Polte. Ce dernier avait abouti en 1941 à une version raccourcie de la munition standard de 7,92 mm, utilisée dans les fusils à verrou et les mitrailleuses. Tandis que l'étui de la cartouche standard avait une longueur de 57 mm, celui de la version raccourcie mesurait seulement 33 mm, réduisant par là le recul et la portée effective. Mais, même avec cette version plus faible, un fantassin moyen pouvait toucher au but correctement à 300-400 mètres, et la balle restait dangereuse jusqu'à 1 000 mètres. Elle signifiait donc une puissance une précision suffisantes pour le combat ordinaire d'infanterie, où la distance entre les participants est généralement inférieure à 300 -mètres.

Parallèlement au développement de la cartouche, deux usines travaillaient depuis 1938 sur les projets de l'arme adéquate : en 1942, deux versions étaient prêtes pour les essais en campagne, sous le nom de Mkb42 (Maschinenkarabiner 1942), réalisées par les ateliers Haenel et la firme Walther. Les deux fonctionnaient par emprunt de gaz et utilisaient un chargeur courbe (banane) de 30 coups.  

Ces essais en campagne, menés sur le front russe, ont désigné le prototype Haenel comme le meilleur, et la production de masse a commencé après quelques modifications de dé-tails. L'inventeur de ce fusil était Hugo Schmeisser et, après plusieurs modifications encore, il allait en faire le Sturmgewehr 44 (fusil d'assaut). C'est probablement déjà au cours de ce stage d'essai de 1942 que les Russes ont pu s'emparer de l'un des spécimens du nouveau fusil et de sa munition, parce qu'en 1943 la Russie a commencé la fabrication d'un prototype de cartouche raccourcie : tandis que le modèle 91 standard avait une longueur d'étui de 54 mm, la nouvelle faisait seulement 39 mm pour le même calibre de 7,62 mm, ce qui donnait à peu près les mêmes résultats, au point de vue de la balistique, que sa concurrente allemande. Mais l'arme, pour cette nouvelle munition, n'a pas été produite avant 1946, date à laquelle la SKS (la carabine semi-automatique Simonov) a commencé à remplacer les fusils à verrou dans l'armée russe.

C'est également au cours des années de guerre qu'un jeune sous-officier d'une unité de tanks. Mikhaïl T - Kalashnikov, né en 1916 - a effectué des recherches sur le fusil d'assaut inventé par Hugo Schmeisser, dont le mécanisme ingénieux lui a inspiré la création d'une carabine automatique russe pour l'utilisation de la cartouche modèle 43 de 7,62 mm. Cette arme allait devenir l'AK 47, entrée en service dans l'Armée Rouge sur une grande échelle vers 1954. Kalashnikov, dont le fusil ressemble beaucoup extérieurement au Stgw 44, s'est basé sur un fonctionnement au gaz similaire à celui de Schmeisser : le piston de gaz, qui fait partie de la pièce de manœuvre, glisse dans un tunnel sur le dessus du canon (tandis que, par exemple, le FN/FAL a un piston à gaz séparé, muni de son propre ressort de rappel).


Fonctionnement 

La différence essentielle entre l'AK 47 et le Stgw 44 réside dans le principe de verrouillage : - sur le Stgw 44, l'arrière de la culasse est légèrement abaissé par la pièce de manœuvre pour s'appuyer sur la boîte de culasse. - la Kalashnikov utilise une tête de culasse rotative, dont le demi-tour est guidé par le mouvement de la pièce de manœuvre vers l'avant. Le levier de sécurité est actionné par la main droite, étant situé sur le côté droit de la culasse et bloque, en position sécurité, l'avance du verrou. Le levier d'armement est aussi sur le côté droit, en avant de la fenêtre d'éjection. Sur le Stgw 44, le levier de sécurité fait partie du logement de la détente, pour être actionné par le pouce droit, tandis que le levier d'armement est sur le côté gauche de la culasse. Il est ainsi possible d'armer le fusil avec la main gauche tandis que la main droite actionne - accidentellement peut-être - la détente. La disposition du mécanisme de l'AK élimine la possibilité de ce genre d'erreur.

Pour le choix de la cadence de feu - automatique ou coup par coup -le Stgw a un bouton poussoir, tandis que le levier de sûreté de l'AK agit aussi comme sélecteur de tir : en position centrale, le tir est automatique, et la position basse détermine le coup par coup, ce qui prévient le risque de gaspillage de munitions pour cause de nervosité de l'utilisateur. Lorsque le sélecteur est ouvert rapidement, il glisse toujours dans la position coup par coup. C'est un détail très important, comme peut le reconnaître quiconque s'est trouvé en opération et a pu observer des troupes inexpérimentées gaspillant des chargeurs entiers au cours des premiers moments d'une soudaine alerte nocturne. Le démontage en vue du nettoyage est beaucoup plus aisé pour l'AK que pour le Stgw 44 :
- Le couvre-culasse est ôté après avoir poussé un verrou, lequel est constitué par l'extrémité du ressort récupérateur de la tige-guide. Ensuite, verrou et support de verrou peuvent être sortis de la culasse après avoir décroché le ressort de la tige-guide. Si c'est nécessaire, le tunnel de gaz peut être ôté après avoir tourné un levier sur le côté droit du support de visée. Un autre petit levier libère le garde-main de bois mais ce n'est généralement pas nécessaire pour le nettoyage de l'arme en campagne.


Une arme de qualité 
L'AK47 est constituée de pièces en acier laminé, très soigneusement usinées, tandis que celles du Stgw 44 sont en acier estampé, un procédé de fabrication nettement plus économique. Le canon est traité au chrome nickel, comme c'est le cas pour la plupart des armes russes, tandis que le verrou, la culasse et la pièce de manœuvre sont en acier poli, ce qui facilite le nettoyage de l'arme après usage. La majorité des crosses d'AK47 sont en bois laminé et laqué en rouge foncé, quoique l'on en trouve aussi en noyer ordinaire. La plaque de couche présente une case avec ouverture à ressort, destinée au logement du nécessaire de nettoyage, dont la baguette se trouve en dessous du canon. La crosse en bois penche vers le bas et tend à être trop courte pour l'utilisateur de grande taille mais, même alors, l'arme est bien en main. Pour les parachutistes il existe une version spéciale, à crosse pliante, laquelle est l'exacte copie de celle du MP 38-40 allemand, à cela près qu'elle est de quelques centimètres plus longue.

Les organes de visée de l'AK 47 sont souvent à feuillets, la visée arrière étant graduée de 100 à 800 mètres, avec un cran de visée de combat stabilisant celle-ci à 300 mètres. Le feuillet avant peut être levé ou abaissé en le tournant dans son support au moyen du tournevis inclus dans le nécessaire de nettoyage. Quelques années après que l'AK 47 ait commencé à être fourni aux troupes, une visée de nuit y a été ajoutée, assemblée aux organes de visées et donnant au tireur deux points fluorescents, l'un au-dessus de l'autre, ce qui donne une précision correcte à 100 mètres. L'AK 47 est renommé pour sa fiabilité : l'arme supporte les conditions atmosphériques les plus défavorables en campagne, sans incidents de fonctionnement, marchant même après être tombée dans la boue ou avoir ingéré des grains de sable, ainsi que nombre de vétérans du Moyen-Orient ou du Viêtnam en ont fait l'expérience. Même les exemplaires les plus anciens, ceux qui comptent une dizaine d'années de service actif, ne posent pas de problèmes. L'AK 47 est tout à fait sûr, et permet au tireur moyen d'atteindre une cible de taille humaine jusqu'à 400 mètres, ce qui peut être jugé satisfaisant selon les standards militaires.

Bien que sa cartouche ne développe que la moitié de la puissance de la munition d'infanterie normale, l'arme relève considérablement lors du feu automatique et ne peut être employée qu'en courtes rafales. Ceci est dû en partie à la configuration de la crosse, dont la pente ne transmet pas directement le recul à l'épaule, selon une ligne la joignant au canon (comme le fait, par exemple, la crosse du M 16). La sûreté de fonctionnement de l'AK 47 est en rapport avec la robuste constitution de son chargeur : la forme incurvée est indispensable pour une alimentation sans problème, et les lèvres du chargeur renforcées préviennent les incidents, dont la cause, avec d'autres armes, doit être souvent recherchée dans des lèvres de chargeur tordues ou cassées.

Trois sortes de chargeurs existent pour cette carabine : le plus commun est estampé de lignes courbes; un autre est fait d'un matériau plus épais, avec des côtés plats et un chargeur raccourci à 10 coups, qui est utilisé en même temps que le tromblon lance-grenades en forme de coupe, vissé à l'extrémité du canon, dans lequel une grenade à main est placée au-dessus d'un disque, sa bague de sécurité étant ôtée. Lorsque la grenade est mise à feu, une poussée d'air se produit qui l'envoie en une haute trajectoire par-dessus la tête de l'ennemi. Le manche de la grenade saute aussitôt que le corps de ladite grenade est sorti du tromblon. D'autres grenades à fusil peuvent être tirées en utilisant un tube normal lance-grenade vissé sur le canon. Ajoutons un mot au sujet du tube de l'outil de nettoyage, fourni avec cha-que fusil. Ce petit accessoire com-porte diverses entailles : vide, il peut servir de manche pour la baguette de nettoyage ou le tournevis. Le couver-cle supérieur du tube s'adapte à la bague de l'extrémité du canon et devient ainsi un dispositif de manœuvre, (ou d'entraînement), dont le petit trou permet de tirer des cartouches à blanc, créant une pression suffisante pour faire fonctionner le mécanisme à gaz de l'arme. L'écouvillon et l'agrafe porte-chiffon s'adaptent sur la baguette de nettoyage, tandis que le tournevis a un petit dispositif pour dégager les goupilles du fusil et pour régler le guidon.


Modifications
L'AKM : Automat Kalashnikov Modificatsionii. A la fin des années 60, une version modifiée de l'AK a fait son apparition, et a marqué un tournant surprenant de la conduite tenue par les Soviétiques en matière de fabrication d'armes. Contrairement aux précédentes séries AK, pour lesquelles on avait mis en œuvre de coûteux aciers la¬minés, la nouvelle arme est faite de pièces d'acier estampé et présente quelques modifications de détails. La principale différence réside dans la boîte de culasse, dont les composantes sont en acier estampé et peuvent être facilement identifiées par les nombreuses goupilles qui remplacent les vis. Le tunnel de gaz est recouvert d'un matériau plastique, sans trous de gaz sur le côté. La pièce de manœuvre et les surfaces de la culasse ne sont plus poli brillant, mais parkérisé mat, peut-être pour raisons de camouflage. Un réducteur de la cadence de feu est fixé à l'ensemble chien-détente, lequel maintient cette cadence au-dessous de 600 coups-minute. On peut supposer que, en raison de la plus grande légèreté de l'AKM, ce chiffre était à l'origine beaucoup plus élevé.

La poignée-pistolet et la crosse d'épaule sont toutes deux en plastique brun. Cependant on peut rencontrer des exemplaires dont la crosse est en bois. Cette crosse est plus droite, légèrement plus longue aussi, que celle de l'AK 47. En outre, l'extrémité du fût de bois a des tenons de chaque côté pour améliorer la prise et procurer un meilleur contrôle du feu à la main du tireur. L'attention s'est portée aussi sur le phénomène de relèvement de l'arme au cours du tir automatique. En plus de la nouvelle forme de la crosse, un nouvel anneau de bouche a été développé, lequel apparaît comme un tube coupé en diagonale : ceci pour disperser les gaz explosifs vers le haut afin de contrer le mouvement de relèvement. La pièce de pouce du levier de sûreté est plus importante, parce qu'elle avait été source de problèmes sur l'ancien modèle, où il était parfois assez difficile d'ouvrir la sûreté si l'arme était encrassée en raison du peu de surface de contact. Avec l'AKM, un chargeur en plastique - bakélite jaune-orange - a été introduit dans les troupes d'activé.

La version à crosse pliante de cette arme, fabriquée à Erfurt en Allemagne de l'Est pour l'U.R.S.S., était en tube simple pour la crosse, ce qui en fesait une carabine très légère mais pas tellement confortable à l'usage. Bien entendu, la qualité générale de l'AKM est d'un niveau nettement inférieur à celle de l'AK 47. Cela s'explique par les méthodes économiques de production de masse et la nature des matériaux entrant dans sa composition. Les poignées pistolets et crosses de plastique ont tendance à casser, la fiabilité est moins évidente, et les incidents de fonctionnement sont plus nombreux. Les raisons de ces nouvelles méthodes peuvent être recherchées dans les nombreuses obligations qui s'imposaient à l'U.R.S.S. : partout où éclate un conflit, local ou international, elle y expédiait ses armes pour s'assurer politiquement un pied dans la place, et la qualité a dû être sacrifiée à la quantité. C'était donc une impérieuse nécessité, d'importance fondamentale, pour le développement de la stratégie soviétique.

Le R.P.K. : Ruchnoi Pulemet Kalashnikov. C'est en 1960 que le R.P.K. a fait son entrée dans l'équipement militaire, afin de remplacer les R.P.D. et R.P.D.M. comme arme automatique au niveau de l'escouade. On créait ainsi une famille dans le genre de celles des Stoner ou Coït M 16 : le même système appliqué à toutes les armes de l'infanterie. Le R.P.K. est donc la suite logique du système Kalashnikov, il est même difficile de comprendre pourquoi cette arme n'a pas été inventée beaucoup plus tôt. Le RPK utilise les mêmes culasse et système que les AK ou AKM (acier estampé) avec un canon plus long -61 cm - plus le bipied et la crosse du RPD. Sa hausse est graduée jusqu'à 1 000 mètres, et deux char-geurs supplémentaires ont été mis au point : - l'un de type boîte, courbe, de 40 coups ; - l'autre de type tambour, à fonctionnement par ressort, de 75 coups. Le poids du R.P.K. est de 4,7 kg non chargé.

S.V.D. : fusil de tireur d'élite Dragunov. Pour clore la liste des armes de système Kalashnikov, il y a lieu de mentionner le Dragunov : c'est un fusil semi-automatique, chambré pour l'ancienne munition standard à bourrelet de 7,62 x 54 mm, basé sur une version agrandie du système Kalashnikov de fonctionnement par emprunt de gaz. En plus des organes normaux de visée, l'arme est équipée de la lunette PS 01. C'est une arme très bien faite, l'action de la détente est très douce (un point qui est normalement très satisfaisant sur l'AK 47), avec une crosse squelette inhabituelle, munie d'une pièce de joue. Le chargeur est de 10 coups et le canon est équipé d'un cache-flammes.


 

Différent s fabricants Comme nous l'avons dit plus haut, le fusil d'assaut Kalashnikov est fabriqué sous licence par les manufactures de nombreux pays. La plupart de ces armes ne diffèrent pratiquement pas du type russe d'origine, mais nous vous donnons quelques indications pour les reconnaître:

Chine : fabrique l'AK sous la dénomination de M 56, avec la seule différence que cette version a une baïonnette pliante à pointe triangulaire fixée en permanence sous le canon.

Roumanie : fabrique des AK et AKM, avec une seconde poignée pistolet disposée sous le fût.

R.D.A. (République Est-Allemande): a fabriqué les AK et AKM avec différentes crosses pliantes ou en plastique. Au lieu des abréviations en caractères cyrilliques sur la culasse, il y a un E pour le coup par coup et un D pour le tir automatique. L'appellation Est-allemande de l'AK est MPiK (Maschinenpistole Kalashnikov). Contrairement aux Russes qui utilisent encore des crosses en bois et la crosse pliante de l'AK 47, les versions de la R.D.A. ont une crosse squelette pliante, ou une crosse en plastique.

Pologne : les exemplaires polonais de l'AK 47 ont souvent un lance-grenade tubulaire fixé à la bouche du canon.

Finlande : les versions finlandaises sont dénommées Velmet M 60 et M 62 (amélioration de la crosse et du pontet) et marquent extérieurement quelques différences avec l'AK 47. Ce sont des armes très bien réalisées, avec une crosse tubulaire en métal, poignée pistolet et fût en plastique ; la hausse est placée sur le couvre-culasse, donnant ainsi une plus longue ligne de visée. Le guidon est situé au sommet de la pièce d'emprunt de gaz et un cache-flamme peut servir de tenon de baïonnette.

D'autres versions ou copies ont été fabriquées aussi par la Bulgarie, la Corée du Nord, l'Egypte, la Yougoslavie, etc. mais ne diffèrent pas du modèle d'origine.