Fusil, Calibre 30, Ml - L'ISOLATIONNISME ET LE RETOUR AUX SOURCES TRADITIONNELLES
L'ISOLATIONNISME ET LE RETOUR AUX SOURCES TRADITIONNELLES AMÉRICAINES 1920, une brillante lignée d'inventeurs
Si cette invention n'eut pas de suite parce qu'elle ne constituait qu'un expédient, nous ne devons pas oublier le nom de Pedersen "qui, avec deux autres brillants inventeurs : Melvin M. Johnson et John C. Garand, reprit la grande tradition armurière américaine qui s'était créée un peu ayant la guerre de Sécession, à l'avènement de l'ère du machinisme et de la production de série, et qui avait subi une soudaine et brutale éclipse durant le premier quart du XXe siècle en raison de l'influence prépondérante de l'Europe, et surtout de l'Allemagne, dans le domaine des armes.
Nous voici donc en 1920. Pour les Américains, la cause est entendue : le fusil à répétition manuelle a vécu, les conditions imposées par la guerre moderne exigent la semi-automaticité sinon l'automacité totale pour les armes individuelles. L'arrêt de mort du Springfield se trouve donc scellé avec l'armistice de 1918.
Dès 1920, les études et les réalisations expérimentales pour un F.S.A. national se suivent à un rythme rapide :
- Le colonel James L. Hatcher modifie le F. S. A. danois de Bang.
- Thompson fait établir par Coït un F. S. A. de calibre .30 fonctionnant par " augmentation d'inertie " ou " retard à l'ouverture".
- John C. Garand présente un fusil très original fonctionnant par recul de l'amorce au départ du coup ; l'arme est théoriquement très séduisante en raison de la simplicité de son principe : le canon ne recule pas et il n'y a pas de tubulure à gaz ; c'est le seul recul de l'amorce qui se dessertit légèrement de l'étui et vient frapper la tête de culasse. Ce mouvement suffisait à provoquer le déverrouillage et l'ouverture de la culasse mobile. Malheureusement, les résultats des essais se révélèrent médiocres ; néanmoins, John Garand fut félicité pour son invention et invité à travailler à l'armurerie de Springfield à l'élaboration du nouveau fusil.
En 1923, J.D. Pedersen travaille également sous contrat à Springfield où on lui laisse la plus grande liberté de recherche, notamment en ce qui concerne l'étude d'une cartouche nouvelle destinée à remplacer la cartouche du Springfield " 30-06 ". Un nouveau calibre de .276 (7 mm) est envisagé et Pedersen présente, avec cette nouvelle cartouche, un F. S. A. fonctionnant par " retard à l'ouverture " au moyen d'un levier à genouillère ressemblant au système utilisé sur le pistolet allemand " Parabellum ".
Mais ces fusils, que ce soit le Thompson fabriqué par Coït ou le Pedersen, exigent des cartouches spécialement lubrifiées pour pouvoir fonctionner correctement. Des dispositifs autolubrifiants composés de tampons de feutre imbibés d'huile spéciale sont incorporés dans les magasins des armes ; mais le procédé n'est guère élégant et complique le système.