Churchill
Char d'infanterie Mk IV Churchill (Royaume-Uni)
Caractéristiques
Churchill VII
Équipage : 5 hommes.
Poids : 40,642 t.
Moteur : 1 Bedfor 6 cylindres opposés à essence développant 261 ch.
Dimensions : longueur, 7,44 m; largeur, 2,43 m ; hauteur, 3,45 m.
Performances : vitesse sur route, 20 km/h; vitesse tout-terrain, 12,8 km/h; autonomie, 144,8 km; gué, 1,01 m; obstacle vertical, 0,76 m; coupure franche, 3,04 m.
Le Churchill vit le jour dans un cahier des charges connu sous le nom de A20 qui apparut en septembre 1939 et qui envisageait un retour à la guerre des tranchées de la Première Guerre mondiale. En conséquence, le char A20 était pratiquement une revalorisation des anciens chars britanniques de la Grande Guerre, si facilement reconnaissable par leur profil en losange. Les essais du prototype A20 montrèrent bientôt qu'on aurait besoin d'un modèle plus léger. Les usines Vauxhall Motors reprirent donc un cahier des charges révisé sous le nom de A22 et établirent les plans du char d'infanterie Mk IV qui allait s'appeler le Churchill.
Bien qu'elles dussent partir de zéro, les usines Vauxhall produisirent un char à blindage satisfaisant et à grandes chenilles qui donnèrent au projet une allure assez semblable à celle des chars de la Seconde Guerre mondiale. Malheureusement, les 1 000 premiers modèles sortirent des chaînes de production si rapidement qu'ils durent subir de nombreuses modifications avant d'être mis en service. Mais à une époque où l'invasion paraissait imminente, il semblait préférable d'avoir des chars peu fiables que de ne pas avoir de char du tout. On avait toutefois remédié aux défauts sur les dernières séries.
L'armement du Churchill suivait la filière bien établie : canon de 2 (Churchill I-II), canon de 6 (Churchill III-IV), puis canon de 75 mm (Churchill IV NA 75 et Churchill VI-VII). Il existait aussi des variantes d'appui rapproché armées d'obusiers de 95 mm (en réalité 94 mm) dans le cas du Churchill V et du Churchill VIII. Le Churchill I avait aussi un obusier de 76,2 mm monté sur la caisse. Les tourelles qui étaient en fonte à l'origine devinrent des structures rivées ou composées. Les chenilles reçurent une meilleure protection, le refroidissement du moteur fut amélioré. Au total, on compta onze séries de Churchill. Les trois dernières n'étant que d'anciennes séries dotées de canons de 75 mm pour leur donner les qualités du Mk VII.Au combat, le blindage lourd était un des atouts principaux du Churchill (16-102 mm sur les Mk I-VI et 25-152 mm sur les Mk VI-VIII).
Ces chars connurent le baptême du feu pendant le débarquement de Dieppe en 1942, où ils ne purent même pas atteindre les plages et encore moins les franchir. Mais, en Tunisie, ils se montrèrent tout à fait capables de gravir les montagnes et ils fournirent un excellent appui aux unités d'ABC et d'infanterie, mais ils étaient trop lents pour exploiter les avantages locaux.
C'est dans les versions spécialisées que le Churchill excella. La plupart des variantes devinrent des véhicules importants dans leur propre catégorie. On peut mentionner les Churchill AVRE (« véhicules blindés du génie »), les Churchill Crocodile, ou chars lance-flammes, les Churchill Bridgelayer (« poseurs de pont ») et les Churchill Ark. Il existait plusieurs variantes de Churchill démineurs, qui allaient du Churchill Plough au Churchill Snake avec ses torpilles Bangalore. Le Churchill se prêtait bien à toutes sortes de modifications.
Le Churchill était peut-être d'allure archaïque, mais il donna satisfaction au point qu'on en vit encore sous différentes formes jusque vers le milieu des années cinquante. Le dernier Churchill AVRE ne fut pas déclassé avant 1965.