SA-2 « Guideline »
Caractéristiques SA-2 « Guideline »
Type : missile sol-air semi-mobile de moyenne et longue portée.
Dimensions : longueur, 10,80 m (version standard) ; diamètre, 0,50 m(missile) et 0,66 m (premier étage); envergure, 1,70 m (missile) et 2,20 m (premier étage).
Poids au lancement : 2 300 kg.
Performances : portée opérationnelle, entre 35 km et 50 km selon les versions; vitesse maximale à l'extinction du groupe-moteur, Mach 3 à 3,5; altitude limite opérationnelle, 28 000 m.
Ogive : à haute puissance explosive de 130 kg, avec fusée de proximité et/ou fusée radiocommandée ou percutante.
Dans sa forme initiale, le missile était équipé, à l'avant, d'ailerons cruciformes rectangulaires, d'ailes en delta de plus grandes dimensions aux deux tiers de sa longueur et, à l'arrière, d'ailettes mobiles; toutes ces surfaces étaient alignées sur les mêmes axes. Doté d'un groupemoteur consommant un mélange d'acide nitrique et de kérosène, le « Guideline » était propulsé pendant la phase initiale de sa trajectoire par un premier étage à propergol solide monté en tandem à l'arrière du missile et muni lui-même de grandes ailes delta.
Certains modèles ultérieurs devaient présenter des modifications, telles que des ailettes de nez en delta ou - aperçu sur un modèle répertorié en 1967 - un cône de nez allongé et peint en blanc contenant une ogive nucléaire.
Le « Guideline » est guidé par radiocommande. Composée de six lanceurs simples, chaque batterie de SA-2 est reliée à un radar d'alerte avancée « Spoon Rest », ainsi qu'au radar d'altimétrie « Side Net » du régiment auquel elle appartient. Ces dispositifs détectent et identifient les cibles, pour ensuite transmettre les informations recueillies au radar principal « Fan Song » de la batterie, par liaison radio ou circuit filaire. Le « Fan Song » est capable de poursuivre jusqu'à six cibles à la fois, et ce tout en continuant à balayer l'espace aérien pour acquérir de nouvelles cibles. Les données qu'il collecte sont communiquées instantanément au logiciel de tir.
Une fois le missile lancé, les informations de guidage sont transmises le long d'un faisceau radio UHF, qui doit être capté par le missile dans les six secondes suivant le lancement, faute de quoi le projectile adopte une trajectoire balistique et perd toute chance d'atteindre son objectif.
Le SA-2 abattit au total six Lockheed U-2, un au-dessus de l'Union soviétique, un au-dessus de Cuba et quatre au-dessus de la Chine. Le modèle fut employé pour la première fois dans des combats en 1965, par l'Inde, alors en guerre contre le Pakistan : s'il réduisit l'efficacité des attaques aériennes pakistanaises, il ne réussit cependant à abattre qu'un seul avion. C'est en cette même année que les Nord-Vietnamiens tirèrent le premier des quelque 9 000 SA-2 qu'ils devaient utiliser contre l'aviation américaine.
Initialement assez précis, le missile vit progressivement son efficacité réduite par les contre-mesures électroniques américaines. En décembre 1972, lorsqu'il fut confronté aux avions pour la destruction desquels il avait été précisément conçu - des Boeing B-52, engagés dans une série de raids de bombardement sur Hanoi -, le SA-2 enregistra un taux de succès de seulement 2 %.
L'autre théâtre important sur lequel le « Guideline » fut mis en oeuvre de façon intensive fut le Moyen-Orient - avec cependant encore moins de succès qu'au Viêtnam : lancés contre l'aviation israélienne, les SA-2 égyptiens trouvèrent en face d'eux des avions plus rapides, de plus petites dimensions et volant à plus basse altitude que prévu - cas de figure auquel ils n'étaient pas préparés. C'est au cours de la guerre des Six Jours, en 1967, lorsque l'armée israélienne mit la main sur plusieurs batteries de SA-2, que l'on apprit que les Soviétiques avaient donné au système la désignation de V75SM, le missile proprement dit (dans la version saisie) portant l'appellation de V750 VK.
La facilité avec laquelle les Israéliens évitèrent les SA-2 tirés contre eux pendant la guerre des Six Jours les conduisit cependant à sousestimer dans les années qui suivirent l'ensemble des SAM soviétiques - une erreur d'appréciation qui devait leur coûter cher face aux SA-2 égyptiens de la guerre du Kippour.
Grâce aux enseignements tirés de son utilisation en combat, le SA-2 a subi au cours de sa longue carrière de nombreuses modifications : outre son ogive et les radars qui lui sont associés, ses dispositifs anti-contremesures ont été largement perfectionnés au fil des ans. Même si le SA-2 n'est plus utilisé en Russie depuis les années 80, il fait partie de l'arsennal de beaucoup de pays (Chine, Vietnam, Pologne, Korée du Nord, Egypte)