Thunderbird
Caractéristiques Thunderbird
Type : missile sol-air à longue portée.
Dimensions : longueur, 6,35 m; diamètre, 0,52 m; envergure, 1,63 m.
Portée : 75 km.
Poids au lancement : tenu secret.
Ogive : à haute puissance explosive, avec fusée de proximité.
C'est en 1959 que le premier régiment de missiles sol-air de l'armée britannique devint opérationnel. Il était équipé d'un système volumineux, mais très mobile, le Thunderbird Mk 1, mis à l'étude dix ans plus tôt par la firme English Electric Aviation, choisie par le gouvernement britannique pour assurer le développement d'un premier SAM. Curieusement, le missile fut conçu sans aucune référence aux réalisations britanniques antérieures - notamment le Brakemine, mis au point durant les deux dernières années de la guerre mais qui, faute de moyens financiers suffisants, n'avait pas dépassé le stade des premiers essais.
Le Thunderbird Mk 1 était doté d'une voilure et d'un empennage cruciformes, les bords d'attaque de ses ailes accusant une flèche de 45°. Les premiers modèles, destinés aux essais, étaient propulsés par un groupe-moteur à propergol liquide, bientôt remplacé par un moteur à propergol solide IMI beaucoup plus fiable et performant. Propulsé au décollage par quatre fusées d'appoint Bristol-Aerojet, le Thunderbird utilisait un dispositif de guidage radar semi-actif. Servie par une demi-douzaine d'hommes, une batterie opérationnelle standard se composait de dix-huit lanceurs et d'un radar de désignation d'objectif BTH Stingray. Le poste de commande de la batterie comprenait quant à lui un radar de commande tactique et un radar d'altimétrie.
Mise en chantier en 1956, une deuxième version plus perfectionnée, le Thunderbird Mk 2, entra en service en 1963. Équipée d'un groupemoteur et de fusées d'appoint plus puissants, elle représentait un progrès considérable par rapport au modèle initial. Son radar de désignation d'objectifs Doppler à ondes continues Ferranti Firelight lui permettait d'atteindre des cibles volant à très basse altitude et la rendait insensible aux contre-mesures électroniques mises en oeuvre par l'ennemi. Le système offrait l'avantage supplémentaire de pouvoir être aérotransporté (en l'occurrence à bord d'avions Armstrong Whitworth Argosy).
Le Thunderbird Mk 2 équipa le 36th Heavy Regiment (Royal Artillery) de l'armée britannique du Rhin pendant plus de treize ans, jusqu'en 1976. Le système connut en revanche une très modeste carrière à l'exportation : en 1966, l'Arabie Saoudite acquit un certain nombre de Thunderbird Mk 1 (dont plusieurs avaient précédemment appartenu à l'armée britannique).