Armstrong Whitworth Whitley
Armstrong Whitworth Whitley (Royaume Uni)
Caractéristiques Armstrong Whitworth Whitley Mk V
Type : bombardier (équipage de 5 hommes).
Moteurs : 2 V-12 Rolls-Royce Merlin X de 1 145 ch.
Performances : vitesse maximale à 5 000 m, 370 km/h; montée à 4 570 m en 16 mn ; plafond pratique, 7 925 m; distance franchissable avec réserve de carburant normale, 2 415 km.
Poids : à vide, 8 777 kg ; maximal au décollage, 15 196 kg.
Dimensions : envergure, 25,60 m; longueur, 21,11 m ; hauteur, 4,57 m; surface alaire, 105,63 m².
Armement : 1 mitrailleuse de 7,7 mm dans la tourelle de nez et 4 dans la tourelle de queue; charge de bombes maximale, 3 175 kg.
Il est probable qu'aucun autre avion opérationnel de la Seconde Guerre mondiale n'a eu la silhouette austère, anguleuse, de l'Armstrong Whitworth Whitley, ni son allure inimitable, piquant légèrement du nez quand il volait en palier.
Développé à partir de l'Armstrong Whitworth A.W.23, le Whitley, qui répondait à la spécification B.3/34, effectua son premier envol le 17 mars 1936. Au cours de la même année, il fut sélectionné pour devenir le nouveau bombardier lourd standard du Bomber Command en remplacement du biplan Handley Page Heyford.
Une commande totale de 80 appareils fut passée, qui donna lieu à la construction de 34 bombardiers Whitley Mk I, équipés de deux moteurs Armstrong Siddeley Tiger IX en étoile de 920 ch, et de 46 bombardiers Whitley Mk II, dotés de Tiger VIII. Les premiers Whitley Mk I ne présentaient pas de dièdre en bout d'aile. Le Squadron 10, basé à Dishforth, fut le premier à être équipé de Whitley Mk I, en mars 1937.
Quand la guerre éclata, presque tous les Whitley Mk I avaient été retirés des premières lignes (les derniers exemplaires restèrent en service au Squadron 166 jusqu'en avril 1940). Entre-temps, le Whitley Mk III, également propulsé par des moteurs Tiger VIII, avait fait son apparition; cette version, dont 60 exemplaires furent construits, possédait une « cuvette » de tir ventrale rétractable. Mise en service dans la RAF en août 1938, elle fut utilisée par les Squadrons 7, 51, 58, 77, 97, 102, 166.
C'est au cours de cette même année 1938 que sortirent le Whitley Mk IV, doté de moteurs V-12 Rolls-Royce Merlin IV de 1 030 ch, et le Whitley Mk IVA.
Bien que le Mk III à moteurs Tiger se soit vu confier presque toutes les missions de lâchers de tracts exécutées dans les six premiers mois de la guerre, c'est le Whitley Mk V qui fut affecté aux raids de bombardement à partir de mars 1940. Dans la nuit du 11 au 12 mai, aussitôt après l'offensive allemande à l'Ouest, des Whitley et des Handley Page Hampden larguèrent les premières bombes de la RAF sur le territoire allemand.
Le mois suivant, ce sont encore des Whitley qui, les premiers, effectuèrent des raids sur l'Italie. Partis du Royaume-Uni, ils se ravitaillèrent en carburant dans les îles Anglo-Normandes avant d'aller bombarder Turin et Gênes. Bien qu'il n'ait jamais conquis la célébrité par des exploits mémorables, le robuste Whitley rendit des services inestimables au Bomber Command en dépit de sa lenteur et de sa vulnérabilité face à une défense de nuit ennemie qui s'améliorait de jour en jour.
C'est ainsi qu'ils furent au nombre des appareils qui menèrent le premier raid sur Berlin, dans la nuit du 25 au 26 août 1940. C'est également aux commandes d'un Whitley que, dans la nuit du 12 au 13 novembre suivant, Leonard Cheshire se distingua lors d'un raid sur Cologne, ce qui lui valut d'être décoré du Distinguished Service Order.
Quant au Wing Commander P.C. Pickard (il devait devenir célèbre quand il dirigea l'expédition des Mosquito contre la prison d'Amiens en 1944), il menait les Whitley du Squadron 51 lors de l'attaque contre les installations radar de Bruneval, dans la nuit du 27 au 28 février 1942.
Les Whitley effectuèrent leur dernier raid dans le cadre du Bomber Command au-dessus d'Ostende dans la nuit du 29 au 30 avril 1942.