Nieuport XXVIII
Nieuport XXVIII (France)
Caractéristiques
Type : chasseur monoplace.
Moteur : Gnome 9N rotatif de 9 cylindres à refroidissement par air de 160 ch.
Performances : vitesse maximale à 2 000 m, 196 km/h; montée à 3 000 m en 11 mn 30 s; plafond pratique, 5 200 m; autonomie, 1 h 30 mn.
Poids : à vide, 532 kg ; maximal au décollage, 737 kg.
Dimensions : envergure, 8 m; longueur, 6,20 m ; hauteur, 2,50 m; surface alaire, 20 m².
Armement : 2 mitrailleuses fixes Vickers de 7,7 mm sur le capot, synchronisées pour tirer à travers le champ de l'hélice ; quelques appareils américains étaient équipés de mitrailleuses Marlin ou de mitrailleuses Vickers de 11 mm à balles traçantes pour les attaques de ballons.
Le Nieuport XXVIII était directement issu de la génération des avions de chasse du milieu de la guerre et, reprenant la configuration réussie du sesquiplan Delage, il aurait dû obtenir de bien meilleurs résultats. La principale amélioration résidait dans un fuselage mieux profilé et doté de cadres supplémentaires; dans l'empennage vertical, conçu désormais pour inclure une dérive sur laquelle s'articulait un gouvernail, et dans l'adoption de doubles mâts de voilure et de cabane disposés en parallèle en remplacement des anciens mâts en V. L'appareil était propulsé à l'origine par le moteur rotatif Gnome 9N de 160 ch, puissance qui fut en fait rarement obtenue. Cependant, alors que le Camel avait perdu nombre de ses qualités de maniabilité par rapport à ses prédécesseurs, celles du Nieuport se trouvèrent au contraire plutôt améliorées, en grande partie grâce à l'addition de la dérive. L'armement standard passe d'une à deux mitrailleuses à l'avant.
Le moteur Gnome se révélant insatisfaisant, le Nieuport XXVIII fut également équipé du moteur Le Rhône, et plus tard du moteur rotatif Gnome Monosoupape ; tous ces moteurs étaient munis d'un interrupteur qui permettait au pilote de couper momentanément les gaz en vol horizontal, bien qu'il fût possible de mettre le moteur au ralenti.
Le Type XXVIII équipa quelques unités françaises vers la fin de l'année 1917, mais ne reçut généralement pas un accueil très favorable, car on lui reprochait de perdre de la toile de son aile supérieure à chaque manoeuvre un peu brutale en vitesse de pointe. C'était cependant le seul appareil disponible en quantité suffisante lorsque le corps expéditionnaire américain commença à arriver en France au début de l'année 1918, sans qu'aucun avion de chasse ne fût encore à sa disposition.
Les Américains, qui soupçonnaient les Français de s'être débarrassés d'un appareil « pourri », passèrent rapidement en juillet 1918 au SPAD XIII. Le Nieuport XXVIII aurait sans doute été un excellent avion de combat s'il avait bénéficié de moteurs moins récalcitrants ; ce défaut de fabrication reflétait bien la désinvolture des constructeurs français pendant les derniers mois de la guerre.