Panzerjäger Tiger Elefant
Panzerjäger Tiger (P) Elefant
Caractéristiques Elefant
Equipage : 6 hommes.
Poids : 65 t.
Moteur : 2 Maybach HL 120 TRM à 12 cylindres en V développant chacun 530 ch, entraînant une transmission électrique et à essence Porsche/Siemens-Schuckert.
Dimensions : longueur hors tout, 8,12 m; largeur, 3,37 m; hauteur, 2,99 m.
Performances : vitesse sur route, 20,100 km/h ; autonomie sur route, 153 km; pente, 40 %; obstacle vertical, 0,80 m; coupure franche, 2,65 m; gué, 1 m.
Quand le char, qui allait devenir le Tiger, en était au stade de la planche à dessin, deux firmes, Henschel et Porsche, entrèrent en lice pour l'adjudication du contrat de fabrication. On décida que le projet Porsche servirait au montage d'un chasseur de chars lourds, dotés d'un nouveau canon antiaérien, le Pak 43/2 de 88 mm, appartenant à une série de canons antiaériens, qui avait débuté avec le Flak 18-37. (En réalité, le Pak 43 était un canon presque entièrement nouveau et capable de tirer des obus plus puissants que ses prédécesseurs.) Le canon était logé dans une superstructure blindée qui offrait une possibilité restreinte de pointage en azimut. Quatre-vingt-dix de ces véhicules allaient devenir le Panzerjäqer Tiger (P), connu plus tard sous le nom de Ferdinand ou Elefant.
La fabrication des Elefant commença, sans attendre, à la Nibelungwerke, au début de 1943. Hitler voulait qu'ils soient prêts pour l'ouverture de la grande campagne de 1943 qui allait commencer contre le saillant de Koursk sur le front de l'Est. Il avait aussi été prévu de lancer les nouveaux chars Panther dans la bataille. Les retards de production et l'instruction des équipages sur les nouveaux véhicules firent reculer le début de l'offensive jusqu'au 5 juillet 1943.
L'Armée rouge était alors fin prête à les recevoir. Les défenses du saillant de Koursk étaient redoutables car les retards de production du côté allemand avaient permis à l'Armée rouge de leur donner une profondeur non négligeable, et les attaques allemandes ne produisirent aucun résultat vraiment notable. Les Elefant reçurent un baptême du feu mémorable durant les batailles de Koursk.
Ils étaient regroupés en deux bataillons (abteilungen) du Panzerregiment 654 et, avant même de passer à l'attaque, leurs ennuis commencèrent. On les avait fait entrer en service sans avoir vraiment résolu une multitude de petits problèmes techniques. Beaucoup tombèrent en panne dès le départ.
Ceux qui arrivèrent jusqu'aux lignes soviétiques devaient, à leur tour, connaître des ennuis, car bien qu'ils fussent dotés du canon antichar le plus puissant de l'époque, ils étaient dépourvus d'armement secondaire pour l'autodéfense. Les groupes d'infanterie soviétiques chargés de la destruction des chars s'agglutinaient autour des véhicules pour y placer des charges qui en détruisaient les chenilles ou les immobilisaient complètement. Les équipages des Elefant n'avaient aucun moyen de défense et il ne leur restait donc qu'à se retirer, s'ils le pouvaient, ou à s'enfuir à pied.