Latécoère 298

Latécoère 298 (France) 
 
Latécoère 298

Caractéristiques Latécoère 298D 

Type : bi-triplace de bombardement et de torpillage à flotteurs.
Moteur : Hispano-Suiza 12Ycrs-1 en ligne de 880 ch.
Performances : vitesse maximale à 2000 m, 290 km/h; temps de montée à 1500 m, 5 mn 42 s; plafond pratique, 6500 m; distance franchissable avec charge offensive maximale, 800 km.
Poids : à vide, 3070 kg; maximal au décollage, 4 800 kg.
Dimensions : envergure, 15,50 m; longueur, 12,56 m; hauteur, 5,23 m; surface alaire, 31,60 m².
Armement : 2 mitrailleuses fixes de 7,5 mm dans les ailes et 1 arme du même calibre dans l'arrière de l'habitacle; plus une charge de bombes de 500 kg, ou 1 torpille de 670 kg, ou des charges de profondeur.

Le Latécoère 298, qui fut le plus uti­lisé de la douzaine de types d'hydra­vions à flotteurs mis en œuvre par l'Aéronautique navale française, fut employé de manière intensive au cours de la bataille de France. De construction entièrement métallique, cet appareil fut conçu en vue de ser­vir à bord du transport d'hydravions Commandant Teste et effectua son vol initial le 8 mai 1936.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, cinquante-trois des quatre-vingt-un exemplaires commandés avaient été livrés à la marine.
La plupart, des Laté 298A dotés d'ailes non repliables, volèrent au sein des escadrilles T1 et T2, basées respectivement à Berre et à Cher­bourg, tandis que dix-sept Laté 298B et 298D furent mis en œuvre par les escadrilles HB 1 et HB 2 à bord du Commandant Teste. Soixante-cinq Laté 298 furent commandés le 22 no­vembre 1939 en vue d'être affectés aux escadrilles T3 et T4, constituées respectivement le 15 septembre 1939 et le 15 janvier 1941.
Quand les Allemands lancèrent leur offensive à l'Ouest le 10 mai 1940, les Français mettaient en ligne soixante Laté 298, presque tous basés à terre. Le Commandant Teste ayant été affecté à d'autres tâches, la plu­part de ces machines se trouvaient le long des côtes de la Manche, quelques autres étant employées en Méditerranée.

Pendant les premières phases de la bataille de France, des hydravions assurèrent la couverture des forces alliées engagées à Wal­cheren, mais ils furent contraints d'évacuer Boulogne-sur-Mer le 21 mai. Engagés dans des missions d'assaut en piqué contre les colon­nes terrestres adverses, ils bombar­dèrent également des ponts situés dans le nord de la France avec une charge de 500 kg le 23 du même mois, quatre des dix-huit appareils concernés par cette opération étant abattus.

Les pertes ne cessant d'augmenter, le nombre de Laté 298 en service tomba à vingt-sept le 3 juin, si bien que ces hydravions ne furent plus mis en oeuvre que dans des attaques de nuit. Pourtant, trois jours plus tard, les appareils de l'escadrille T2 reçurent l'ordre d'assaillir des colon­nes allemandes dans le secteur d'Abbeville. Sept autres Laté 298 furent détruits avant la signature de l'armistice et une trentaine rejoigni­rent le lac d'Oubeira en Algérie.