Junkers Ju 88

Junkers Ju 88

Junkers Tu 88 (Allemagne) 

Caractéristiques Junkers Ju 88A-4
Type : bombardier moyen en piqué à 4 places.
Moteurs : 2 moteurs V-12 à cylindres inversés Junkers Jumo 211J-1 ou 211J-2 de 1 340 ch.
Performances : vitesse maximale à 6 000 m, 450 km/h; montée à 5 400 m en 23 mn; plafond pratique, 8 200 m; distance franchissable, 2 730 km.
Poids : à vide, 9 860 kg ; maximal au décollage, 14 000 kg.
Dimensions : envergure, 20 m ; longueur, 14,40 m; hauteur, 4,85 m; surface alaire, 54,50 m².
Armement : jusqu'à 7 mitrailleuses MG 15 ou MG 81 de 7,92 mm; charge maximale de bombes, en soute et à l'extérieur, 3 600 kg.

Pour ce qui est de la polyvalence et du temps de service, le bombardier Junkers Ju 88 égala les remarqua­bles performances du chasseur Mes­serschmitt Bf 109. Conçu en 1936 comme un bombardier moyen très rapide, le premier prototype Ju 88 VI fit son premier vol à Dessau le 21 décembre de la même année, piloté par le Flugkapitân Rinder­mann. Cet appareil à trois places entièrement métallique était équipé à l'origine de moteurs V-12 Daim­ler-Benz DB 600A de 1 000 ch.

Neuf autres prototypes précédèrent la construction de l'appareil de pré­série Ju 88A-O, dont le nez et la cabine avaient été revus de manière à accueillir un équipage de quatre hommes. Des freins de piqué étaient maintenant fixés sous l'extré­mité des ailes, et des râteliers à bombes placés sous les ailes por­taient la charge de bombes de 500 kg (en soute) à 1 500 kg.

Les bombardiers de série Ju 88A-1 entraient en série dans la Luftwaffe lorsque la guerre éclata, et à la fin de l'année 1939, 60 appareils envi­ron étaient achevés. L'unité d'essai du Ju 88, l'Erprobungs-Kommando 88, commandée par le Hauptman Pohl, devint le I./Kampfgeschwader 25 en août 1939, puis le L/KG 30 en sep­tembre; il inaugura sa carrière opé­rationnelle avec une attaque contre des navires de guerre britanniques dans le Firth of Forth (Écosse).

Au moment de l'invasion de la Norvège par les Allemands, sept Gruppen du LG1, du KG 30 et du KG 51, ainsi que l'Aufklàrungs­gruppe 122 étaient équipés, ou se rééquipaient de Ju 88A, dont la production approchait les 300 exem­plaires par mois. Les nouvelles ver­sions de bombardement compre­naient le Ju 88A-2, muni de fusées de décollage d'appoint, le Ju 88A-4, doté d'une envergure agran­die, d'un train d'atterrissage conso­lidé et de moteurs Junkers Jumo 211J-1 ou J-2 de 1 340 ch, et le Ju 88A-5, à peu près semblable au précédent.

Toutes ces versions apparurent au cours de l'année 1940, et le Ju 88A joua un rôle important dans la bataille d'Angle­terre et dans le Blitz il équipait 17 Gruppen, dont 14 Kompfgrup­pen). En raison de leur vitesse les Ju 88A étaient les bombardiers allemands les plus difficiles à détruire et ils menèrent un grand nombre d'attaques parfaitement réussies.

La série des Ju 88A resta la prin­cipale version de bombardement. Parmi ses sous-variantes on peut citer le Ju 88A-6, doté d'un système pour couper les câbles des ballons de barrages, le Ju 88A-6/U, bom­bardier maritime à long rayon d'action triplace équipé d'un radar FuG 200 Hohentwiel, les Ju 88A-9, A-10 et A-11, qui étaient respective­ment des versions tropicalisées des Ju 88A-1, A-5 et A-4, le Ju 88A-14, bombardier spécialisé dans la lutte anti-navire, le Ju 88A-15, dont la soute renflée pouvait recevoir 3 000 kg de bombes, et le bombardier-tor­pilleur Ju 88A-17.

Les Ju 88A prirent part à un nom­bre considérable d'opérations dans les Balkans, en Méditerranée, et bien entendu, sur le front de l'Est. Cependant leur contribution la plus marquante à la guerre fut leur par­ticipation, en 1941 et 1942, au sein du III./KG 26 et du KG 30, aux attaques menées depuis le nord de la Norvège contre les convois alliés du cap Nord; au total, on estime que les 120 Ju 88A engagés dans la bataille coulèrent vingt-sept navires marchands et sept bâtiments de guerre. Les Ju 88A du LG 1 rempor­tèrent des succès aussi éclatants contre les convois de Malte au cours de l'été 1942.

Vers la fin de la guerre, beau­coup de Ju 88A en surnombre furent transformés pour devenir les réservoirs à explosif de l'arme aérienne composite Mistel qui fût utilisée en désespoir de cause, mais avec quelque succès, dans les der­niers mois du III, Reich.