AGM-62

Bombe guidée Hughes/Martin AGM-62 Walleye (Etats-Unis)
Caractéristiques Séries Walleye
Type : bombe guidée par télévision.
Dimensions : longueur du Walleye I, 3,45 m et du Walleye II, 4,03 m; envergure du Walleye I, 1,15 m et du Walleye II, 1,29 m; diamètre du Walleye I, 0,31 m et du Walleye II, 0,45 m.
Poids au lancement : Walleye I, 512,600 kg; Walleye II, 1 061,400 kg.
Performances : portée du Walleye I, entre 1,800 et 29,600 km et du Walleye II, entre 1,800 et 45 km. Les versions ERDL avaient une portée maximale supérieure de 30 % ; écart circulaire probable, entre 4,60 et 6,10 m.
Ogive : Walleye I, 374,200 kg, à fragmentation; Walleye II, 861,800 kg, à fragmentation.

Peu avant 1963, le centre des armes navales de l'US Navy, à China Lake, commençait le développement d'une bombe guidée par télévision. La production en série fut confiée à la firme Hughes, en 1966, qui s'associait un an plus tard pour ce programme avec Martin Marietta. Dès 1967, la nouvelle arme Hughes/Martin AGM-62 Walleye entrait en service dans l'US Navy. La première version AGM-62A Walleye I fut produite à 4 531 exemplaires. Sa vitesse maximale de largage était de Mach 1,9, et son altitude maximale de 10 670 m. Elle fut très employée durant la guerre du Viêt-nam. L'année 1972 vit le largage de 920 bombes, rien que pour l'opération Lignes des Partisans II, principalement sur des immeubles et des ponts. Les résultats furent excellents contre les structures légères comme les ponts en bois, mais l'attaque des ponts en « dur » donnait, même avec deux projectiles, des résultats généralement décevants. La tête militaire était insuffisante pour de tels objectifs. Martin Marietta entreprit la modification de 1 481 engins. Le nouveau missile Walleye II, construit à 529 exemplaires, possédait une portée supérieure et une tête militaire deux fois plus puissante que celle de 1,'oriqinal, ainsi qu'un système de guidage nettement plus précis. Il permettait au pilote de verrouiller l'objectif avant le lancement et de quitter la zone immédiatement après le largage. La seule condition résidait dans l'existence d'un contraste suffisant entre l'objectif et son environnement. Un découpage net s'avérait nécessaire pour que la caméra gyrostabilisée, installée dans le nez du Walleye, accroche bien la cible avant le lancement, afin d'effectuer un guidage correct de la bombe. Un système d'agrandissement des images améliorait l'efficacité du Walleye II.

Dans le but d'augmenter la portée du missile, on introduisit un système de verrouillage après lancement. Après examen de l'image TV retransmise à l'avion depuis le missile, le pilote le verrouillait sur une cible sélectionnée à l'écran. Cette version, baptisée ERDL Walleye (Extended Range Data-Link) entra en production dès 1972. 1 400 Walleye I et 2 400 Walleye II furent ainsi transformés. L'US Navy utilisait généralement des formations des deux appareils : l'un effectuait le transport et le largage, l'autre le verrouillage sur la cible en mode automatique ou un guidage en mode manuel. Trois Walleye II ERDL furent testés en combat alors que le pilote ne voyait pas la cible au moment du lancement. Les trois tirs furent couronnés de succès. Une version nucléaire du Walleye I, équipée d'une tête de 100 kt (W72), fut opérationnelle dans l'US Navy entre 1970 et 1979. Contre des cibles de la taille d'un char, la portée maximale de la plupart des armes guidées américaines est de 4,800 km. Le Walleye fut remplacé par l'AGM-65 Maverick.