Wurfgranate 42 de 21 cm

Wurfgranate 42 de 21 cm (Allemagne)

Caractéristiques Wurfgranate 42 Spreng de 21 cm
Dimensions : longueur, 1,25 m; diamètre du corps de la roquette, 210 mm.
Poids : total, 109,550 kg; charge propulsive, 18,270 kg; charge explosive, 10,170 kg.
Performances : vitesse initiale, 320 m/s; portée, environ 7 850 m.

Après le succès de leurs roquettes de 15 cm, les concepteurs allemands décidèrent de fabriquer une roquette plus importante, projet qui se matérialisa en 1941 sous la forme d'une munition de 210 mm. Dénommée Wurfgranate 42 Spreng de 21 cm, à première vue, elle ressemblait tout à fait à un projectile d'artillerie classique. Mais un examen plus attentif montrait que son culot comportait un diffuseur de gaz orienté sots un angle de 22°, conçu pour imprimer une forte rotation à la munition et lui assurer ainsi sa stabilisation sur la trajectoire. La forme allongée et aérodynamique de la pointe trompait également, car celle-ci était vide, la charge proprement dite se trouvant à une certaine distance de l'extrémité du projectile. La roquette ne contenait pas moins de 10,170 kg d'explosif dont la détonation provoquait un fort effet de souffle. Son pouvoir de destruction était si satisfaisant que les Allemands n'en fabriquèrent que la version explosive.

Le Nebelwerfer 42, seul type de lanceur utilisé avec la roquette de 21 cm, n'entra en action sur le front soviétique qu'en 1943 en raison des délais exigés pour achever sa mise au point. Il s'agissait à l'origine d'une simple version agrandie du Nebelwerfer 41 de 15 cm à six tubes, mais l'augmentation du calibre souleva des problèmes d'équilibre lors des déplacements et de l'exécution des tirs. Le nombre de tubes fut donc réduit à cinq pour pallier cet inconvénient. L'affût ressemblait en tous points au modèle antérieur et n'était qu'une adaptation de celui du canon antichar Pak 35/36 de 3,7 cm. Comme pour les roquettes de 15 cm, le système de mise à feu était électrique. Une fois les munitions chargées dans leur tube, les servants s'éloignaient à distance de sécurité (ou parfois même se mettaient à l'abri), et, quand ils recevaient l'ordre de tir, l'un d'eux mettait en ceuvre une boîte à commutateur et toutes les roquettes partaient l'une après l'autre dans un ordre déterminé. La salve produisait beaucoup de fumée et de poussière qui révélaient l'emplacement de batterie, et les roquettes émettaient sur le parcours de leur trajectoire un vrombissement caractéristique qui permettait de les identifier facilement. Cet ensemble de fumée, de poussière et de bruit exigeait des unités de Nebelwerfer une grande aptitude à changer rapidement d'emplacement, car toute salve importante destinée à battre un objectif provoquait de la part de l'ennemi le déclenchement immédiat de tirs de contrebatterie d'artillerie ou de roquettes susceptibles de neutraliser les formations de lancement.

Les Américains estimèrent que le lanceur et son projectile avaient une telle avance sur tout ce qu'ils pouvaient fabriquer qu'ils en rapportèrent certains exemplaires et en réalisèrent une copie. Leur version, dénommée T36 de 210 mm, fit l'objet d'une série d'essais et de programmes de recherche qui n'aboutirent pas à la production d'une arme opérationnelle.