Jagdpanther

Jagdpanther (Allemagne)

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Caractéristiques
Jagdpanther
Equipage : 5 hommes.
Poids : 46 t.
Moteur : Maybach HL 230 à essence développant 600-700 ch.
Dimensions : longueur hors tout, 9,90 m; caisse 6,87 m; largeur, 3,27 m; hauteur, 2,71 m.
Performances : vitesse sur route, 55 km/h ; autonomie sur route, 160 km; pente, 70 %; obstacle vertical, 0,90 m; coupure franche, 1,90 m; gué, 1,70 m.

C'est au début de 1943 que naquit l'idée du Jagdpanther, à une période où on avait besoin de gran­des quantités de ce type de véhicule. On avait pensé qu'en utilisant le meilleur châssis de char possible on allait pouvoir satisfaire à la demande. Ainsi, le châssis de Pan­ther devint, sans modifications notoi­res, celui du nouveau Panzerjäger. Il reçut un canon antichar de 88 mm monté sur une superstructure de caisse blindée extrêmement bien profilée, en même temps qu'une mitrailleuse MG34 ou MG42 pour la défense rapprochée. On fit une démonstration du prototype, connu alors sous le nom de Panzerjäger Panther, à Hitler en octobre 1943, et c'est le Führer lui-même qui décréta que le nom devait être changé en Jagdpanther.
Le Jagdpanther est un des ces véhicules auxquels on peut appliquer le superlatif sans peur du ridicule. Ce fut un magnifique char de com­bat qui allait devenir un des véhi­cules blindés les plus notoires de la Seconde Guerre mondiale. Il était rapide, bien protégé et doté d'un canon puissant; mais c'est par sa mystique qu'il se distinguait de tous ses contemporains. Sa conception était certainement en avance sur son époque et on peut même dire que quarante ans après sa sortie d'usine, il ne dépareillerait pas un parc de chars actuels. Le Jagdpanther pou­vait détruire pratiquement tous les chars ennemis, y compris le char lourd soviétique IS-2 si on touchait le point faible des flancs. Il ne fut pas rare de voir un seul Jagdpanther ou un petit groupe de ces chars immobiliser les progressions blindées des Alliés pendant des périodes considérables. Fort heureusement pour ceux-ci, la production du Jagd­panther n'atteignit jamais la cadence prévue de cent cinquante véhicules par mois. Quand les Alliés s'empa­rèrent des chaînes de montage en avril 1945, on ne comptait que trois cent quatre-vingt-deux engins, ce qui rendit la tâche de leurs équipa­ges plus aisée. La cause de cette fai­ble production avait ses origines dans les bombardements alliés des deux centres de production, le com­plexe MIAG de Braunschweig et la Brandenburg Eisenwerk Kirchmöser de Brandenbourg. Ces interruptions se traduisirent par des variantes apportées aux Jagdpanther en ser­vice. Certains étaient équipés de grands pare-balles de canons bou­lonnés à l'affût, d'autres, de colliers pare-balles beaucoup plus petits. Les derniers modèles étaient dotés de canons en deux sections pour facili­ter le changement du tube après l'usure de l'âme.
Le Jagdpanther avait un équipage de cinq hommes et l'habitacle était suffisamment grand pour loger en plus soixante obus. A la fin de la guerre, on avait prévu la fabrication d'une nouvelle version dotée d'un canon antichar de 128 mm, bien qu'en réalité il n'en existât qu'une maquette grandeur nature en bois.