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Gérât

Mortiers de la série Karl (Allemagne)

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Caractéristiques
Gérât 041
Type : mortier lourd automoteur.
Équipage : non mentionné.
Poids : 124 000 kg.
Moteur :'V-12 à essence développant 1 200 ch (894,8 kW).
Dimensions : longueur de la pièce, 6,24 m; longueur du tracteur, 11,15 m; largeur, 2,65 m.
Performances : inconnues. Armement : un mortier lourd de 54 cm.

Le mortier Karl est la plus grosse arme d'artillerie automotrice jamais construite. Il y en eut deux versions : le Mbrser Gerât 040 de 600 mm et le Môrser Gerât 041 de 540 mm. Les deux armes tiraient des projectiles spéciaux perçant le béton. La por­tée du Gerât 040 atteignait 4 500 m et celle du Gerât 041 était de 6 240 m. Les obus pénétraient 2,50 à 3,50 m de béton avant de détonner, ce qui produisait des dégâts importants. Les projectiles étaient eux-mêmes très lourds : l'obus de 600 mm ne pesait pas moins de 2 170 kg, bien qu'une version plus légère fût aussi uti­lisée. Le projectile de 540 mm pesait 1 250 kg. Bien qu'étant automotrices, la mobilité restait faible en raison de leur poids et de leur encombrement, et les déplacements se limitaient à des manœuvress locales. Pour le transport sur longue distance, on uti­lisait le train et une plate-forme spé­ciale.

Sur les courtes distances, on démontait l'affût du châssis, et ces deux éléments étaient placés sur une remorque tirée par un tracteur lourd. L'assemblage et le démontage s'effectuaient à l'aide d'une grue mobile spéciale, et le processus res­tait extrêmement difficile. Mais les mortiers Karl n'avaient pas été conçus pour la guerre de mouve­ment, leur rôle consistait à réduire les forteresses, ce qui signifiait une longue approche du site de tir et une faible cadence de tir (un tir toutes les dix minutes au maximum).

Après la réduction de la forteresse com­mençait un lent retrait. Les Karl arri­vèrent trop tard pour la ligne Magi­not qui était tombée avec le reste de la France en 1940. Le premier véri­table engagement eut lieu lors du siège de Sébastopol, qui correspon­dait exactement à leur rôle. Après la fin victorieuse de ce siège, la plu­part des mortiers Karl furent enga­gés lors de l'insurrection de Varso­vie pour démolir le centre de la ville et écraser les tireurs embusqués dans les sous-sols.En 1944, la plupart des derniers mortiers de 600 mm furent rempla­cés par ceux de 540 mm. Mais Var­sovie fut leur dernière bataille. Les très nombreuses opérations de mou­vement de la dernière année de la guerre interdirent aux mortiers Karl d'effectuer une nouvelle démonstra­tion de leur puissance destructrice. Presque tous furent détruits par leurs équipages.