Char d'assaut Schneider

Char d'assaut Schneider (France)

Caractéristiques
Char d'assaut Schneider
Équipage : 7 hommes.
Poids : 14,600 t.
Moteur : Schneider à essence de 4 cylindres développant 55 ch (41 kW).
Dimensions : longueur, 6 m; largeur, 2 m; hauteur, 2,39 m.
Performances : vitesse maximale, 6 km/h; autonomie, 48 km.

Le char d'assaut Schneider (ou Schneider CA) naquit d'un projet inspiré par le général Estienne : faire remorquer des traîneaux blin­dés transportant des troupes par un tracteur également blindé, afin de lancer une attaque surprise en direction des tranchées allemandes. Il proposa d'utiliser dans ce but le châssis du tracteur américain Holt, primitivement employé dans l'agri­culture, mais que l'artillerie avait largement adopté en 1915. Estienne dut rencontrer personnellement Jof­fre, généralissime de l'armée fran­çaise, afin d'obtenir un soutien offi­ciel : la firme d'armement Schnei­der fut chargée de mettre le projet au point.

Deux cents Schneider CA auraient dû être produits pour la fin de 1916, mais les essais et la pro­duction subirent tant de retards qu'il fallut attendre le milieu de l'année 1917 pour disposer d'un nombre suffisant d'exemplaires. L'engin se réduisait à une sorte de boîte blindée montée sur un trac­teur Holt dont on avait conservé la suspension et les chenilles. L'arme­ment se composait de deux mitrail­leuses et d'un canon court de 75 mm, installé du côté droit à l'avant. Deux réservoirs d'essence placés à côté des mitrailleuses ali­mentaient un moteur de 55 ch. Le Schneider CA était très vulnérable au feu de l'ennemi : il suffisait par­fois d'une seule balle perforante pour qu'un incendie se déclarât, ce qui arriva plus d'une fois au cours des combats. Le blindage avait une épaisseur maximale de 11,5 mm, qui fut portée à 19,5 mm sur les modèles ultérieurs. On ne parlait plus de traîneaux transporteurs de troupes, et, dans le droit fil des conceptions de l'époque, le Schnei­der reçut pour mission d'appuyer l'infanterie. Il n'y réussit guère : les parcours en rase campagne se révé­lèrent très difficiles pour lui. En mai 1917, l'industrie française en avait fabriqué trois cents exemplaires; mais peu après les chaînes de pro­duction furent consacrées au char de ravitaillement Schneider, un transporteur de matériel sur lequel le canon cédait sa place sur la droite à une ouverture permettant d'accéder aux fournitures stockées. L'engin fut également pourvu d'un blindage supplémentaire de 8 mm sur les flancs : le Schneider CA a surtout enseigné à l'armée française la nécessité d'un usage et d'un entretien minutieux des blindés sur le champ de bataille, au prix d'expériences douloureuses. En octobre 1916 s'ouvrit à Champlieu la première école de blindés ; on s'aperçut vite que l'absence de maintenance et de réparations pou­vait mettre un char hors de combat aussi sûrement qu'une riposte enne­mie. Les premières opérations s'étaient souvent soldées par des fiascos, comme celle du Che­min des Dames en 1917 : sur 132 Schneider CA engagés dans l'action, 76 furent détruits.

Le dernier exemplaire de l'engin fut livré en août 1918, mais déjà on n'en comptait plus guère qu'une centaine en service, en raison des pertes au combat, et aussi parce que le FT 17 Renault paraissait plus satisfaisant. Il s'agissait surtout de chars de ravitaillement, bien que durant la dernière année de la guerre le Schneider CA ait parti­cipé à certaines actions, parfois avec succès.