Char moyen Mk A

Char moyen Mk A (Royaume-Uni)

Caractéristiques
Char Mk 1 (Mâle)
Equipage : 8 hommes.
Poids : 28 t.
Moteur : Daimler à essence développant 105 ch.
Dimensions : longueur avec les queues de stabilisation, 9,91 m; longueur de la caisse, 8,05 m; largeur (au-dessus des sabords), 4,19 m; hauteur, 2,45 m.
Performances : vitesse maximale, 6 km/h; autonomie, 38 km.

En 1916 prit corps progressivement l'idée de les employer comme une forme de cavalerie motorisée qui pourrait tirer parti des percées effectuées par des chars lourds. Il fut proposé de créer un char léger assez rapide sur bon terrain, même s'il ne pou­vait franchir des obstacles impor­tants. Un tel projet fut mis en œuvre sous l'impulsion de William Tritton, qui avait déjà joué un rôle dans la fabrication des premiers chars.

Le nouvel engin, bientôt baptisé Whippet (du nom d'une race de chien), marquait un retour à la structure du Little Willie, une des premières créations de William Trit­ton : on abandonnait le train de roulement en losange. Un comparti­ment moteur était installé à l'avant entre les chenilles ; il accueillait deux moteurs Tylor de 45 ch (ceux qui équipaient les autobus de Lon­dres), dont chacun entraînait une chenille; pour diriger le char, le conducteur accélérait ou ralentissait chacune d'elles en fonction des besoins. Le conducteur était placé à l'arrière, sur la gauche, l'habitacle de combat se trouvant à sa droite. A l'origine ce devait être une tou­relle, mais on se décida finalement pour une superstructure fixe accueillant une mitrailleuse Hotch­kiss de chaque côté. L'épaisseur du blindage allait de 5 à 14 mm.

Le prototype fut prêt en février 1917. Il entra en production en juin de la même année. Toutefois, par suite de retards, les premiers exem­plaires de série ne furent disponi­bles que fin 1917. Ils mirent du temps avant d'arriver en France et ne subirent le baptême du feu qu'en mars 1918. Leur nom officiel (char moyen Mk A) ne put jamais faire oublier leur surnom de Whippet. Il était difficile de les diriger : le conducteur devait sans cesse jongler avec l'embrayage de chaque moteur, et beaucoup furent perdus au com­bat pour cette raison. Pourtant le Whippet se montra assez fiable et, sur terrain favorable, il allait bien plus vite que la cavalerie à cheval.

Sa fonction était d'abord de col­mater les brèches ouvertes lors des offensives allemandes; mais il révéla toutes ses possibilités lors des contre-attaques. Plusieurs appareils parvinrent à se frayer un chemin derrière les lignes ennemies, y semant la panique. L'un d'eux, le fameux « Boîte à musique », tint neuf heures sur les arrières alle­mands, tirant sur l'ennemi avant d'être détruit par un canon de campagne.Au moment de l'armistice, les Whippet s'étaient créé une bonne réputation, mais ils ne restèrent pas en service bien longtemps. Quelques-uns furent envoyés en Irlande à l'occasion des troubles qui précédèrent l'indépendance, d'au­tres expédiés au Japon en 1920, devenant ainsi les premiers chars de l'armée japonaise. Mais les Alle­mands avaient déjà précédé les Japonais : durant la guerre ils avaient capturé assez de Mk A pour en équiper quelques unités, bien que le nombre d'exemplaires ainsi récupérés n'ait jamais été très élevé.