Char Mk 1

Char Mk 1 (Royaume-Uni)

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Caractéristiques
Char Mk 1 (Mâle)
Équipage : 8 hommes.
Poids : 28 t.
Moteur : Daimler à essence développant 105 ch.
Dimensions : longueur avec les queues de stabilisation, 9,91 m; longueur de la caisse, 8,05 m; largeur (au-dessus des sabords), 4,19 m; hauteur, 2,45 m.
Performances : vitesse maximale, 6 km/h ; autonomie, 38 km.

A l'époque où le Mother fut mis au point, ce châssis avait déjà disparu, sub­mergé par d'innombrables exigen­ces techniques, dont celles de tra­verser de larges tranchées, ce dont il était bien incapable. Le lieutenant W.G. Wilson fut le principal artisan de la structure finale du Mother; c'est lui qui eut l'idée d'employer un train de roulement avec cette forme en losange si caractéristique des chars de la Première Guerre mondiale.

Le Mother fut essayé en janvier et février 1916, et peu après la pro­duction en série commença. En mars, les autorités militaires décidè­rent de créer une arme particulière pour ceux qui seraient appelés à servir le nouveau véhicule, appelé tank (réservoir) pour confondre d'éventuels espions - mais le terme s'est maintenu en anglais jusqu'à aujourd'hui. Les premiers exemplai­res produits furent affectés aux uni­tés de mitrailleuses lourdes vers le milieu de 1916, et on s'affaira à ras­sembler et entraîner les premiers équipages. Le char Mk 1 était un engin de grandes dimensions, pourvu d'un seul moteur à essence Daimler de 105 ch, contenu dans un habitacle blindé placé entre les chenilles. Il avait d'abord été prévu d'équiper le sommet de l'engin d'une tourelle, mais il aurait été ins­table ; aussi l'armement principal, formé de deux canons de six livres (57 mm), fut-il placé en encorbelle­ment, à raison d'un canon de cha­que côté. Chaque sabord était équipé d'une mitrailleuse Lewis ou Hotchkiss, et une troisième fournis­sait une défense supplémentaire. Les canons étaient fournis par la marine, l'armée de terre n'ayant pas fait parvenir l'armement demandé. Le véhicule était protégé par des plaques de blindage de 6 à 12 mm d'épaisseur rivetées sur des poutrel­les d'acier ; mais elles se révélèrent insuffisantes au combat, car l'impact des projectiles ennemis provoquait des éclats; aussi les équipages en vinrent à porter sur le visage des sortes de cottes de mailles pour se protéger. Le Mk 1 pouvait traverser des tranchées de 2,44 m de large; la conduite de l'engin s'effectuait à l'aide de queues de stabilisation for­mées de roues jumelées installées à l'arrière, qui se révélèrent inutiles : elles furent souvent endommagées au combat et pourtant l'appareil pouvait encore être guidé.

Dès leur apparition en France vers le milieu de 1916, les premiers chars furent envoyés au front, en dépit de défauts mécaniques à cor­riger et malgré le peu d'entraîne­ment des équipages. Les Mk 1 virent donc le feu pour la première fois le 15 septembre 1916 à Flers­Courcelette, lors d'une vaine ten­tative de ranimer l'offensive de la Somme, qui s'enlisait après son déclenchement en juillet. Bien qu'utilisés isolément ou par groupes de deux, les chars parvinrent à accomplir des percées et semèrent la panique lorsqu'ils apparurent. Il faut reconnaître cependant que leur nombre était insuffisant. Sur les cin­quante qui devaient participer à l'action, beaucoup tombèrent en panne sur le chemin du front, les autres furent rapidement prisonniers de la boue qui recouvrait tout. Cer­tains causèrent un grand émoi dans les lignes allemandes, mais ils étaient trop peu nombreux pour avoir un rôle important.

Le Mk 1 fut produit en deux ver­sions; la première était le Mk 1 (Mâle), décrit ci-dessus, et la seconde le Mk 1(Femelle), aux sabords plus larges, qui était armé de six mitrailleuses (quatre Vickers et deux Lewis) et devait assurer un rôle d'appui au Mk 1(Mâle), au rôle plus offensif ; le Mk 1 (Femelle) ayant une fonction anti-infanterie' Il y eut aussi un ravitailleur, le Mk 1 Tender, sur lequel des boîtes en acier doux remplaçaient les sabords, et le Mk 1 Wireless Tank, pourvu d'un grand mât pour les communi­cations par radio.

Le char Mk 1 est entré dans l'his­toire parce qu'il fut le premier engin de ce type à participer aux combats; mais l'action à laquelle il prit part fut un fiasco. Il révéla par contre à la hiérarchie militaire alliée les possibilités du char.