Matra et Parca

Le premier missile sol-air (SAM) français revêtit la forme d'un dérivé du missile air-air Matra M.04, déve­loppé à partir de 1948 et testé pour la première fois en 1950. De plus grandes dimensions que son modèle, et doté de surfaces canard et d'une fusée d'appoint en tandem, le R.042 fut mis au point au début des années cinquante. Le premier SAM français opérationnel (et l'un des premiers missiles ouest-européens de ce type), le Matra R.422, vola pour la pre­mière fois en novembre 1954.
Dérivé du R.042, le modèle fut homologué à l'automne 1958. A cette date, cependant, la France (alors membre à part entière de l'OTAN) se trouvait déjà liée par un traité (signé égale­ment par l'Allemagne de l'Ouest, la Belgique, les Pays-Bas et l'Italie) l'obligeant à adopter - et à co­produire - le missile américain HAWK. La construction du missile Matra fut de ce fait interrompue. Système à deux étages (dotés chacun d'ailerons cruciformes), le R.422 avait été conçu pour être utilisé contre des bombardiers volant à plus de Mach 2 et entre 3 000 m et 20 000 m d'alti­tude. Son unité de guidage était semblable au dispositif de radiocom­mande mis au point par les Améri­cains pour le missile Nike Ajax.
A la même époque, l'Armée de terre française se trouvait associée à plusieurs firmes industrielles pour développer un autre missile, utilisant également le système de radiocom­mande de type Nike Ajax. Le Parca présentait approximativement les mêmes dimensions que le R.422. A la différence de ce dernier, cepen­dant, il était doté de quatre fusées auxiliaires à propergol solide mon­tées le long de son fuselage cylindri­que et effilé. La stabilité de l'engin sur sa trajectoire était assurée par des ailerons cruciformes rectangu­laires (à l'arrière) et en delta (à l'avant).