Blowpipe

Missile sol-air portable Blowpipe (Royaume-Uni)

Caractéristiques Blowpipe
Dimensions : longueur du missile, 1,39 m; longueur du tube lanceur, 1,40 m; diamètre du missile, 7,6 cm; envergure, 27,5 cm.
Poids : système complet, 21,900 kg; missile et tube lanceur, 13 kg ; missile seul, 11 kg.
Performances : plafond effectif, 1 000 m; portée utile, 3 à 4 km.

Le Blowpipe a été mis au point par le département « Missiles » de Short Brothers pour répondre aux deman­des de l'armée de terre britannique, qui souhaitait un engin portable susceptible d'abattre un avion ennemi avant qu'il puisse faire usage de ses armes. D'autres modè­les du même type, comme le Stin­ger américain et le SA-7 soviétique, se guident sur les réacteurs de l'appareil ennemi, et ils ne sont sou­vent efficaces qu'une fois son atta­que portée.
Le système Blowpipe se compose de deux éléments : le missile lui ­même, avec son tube de lancement, et le boîtier de tir. La partie avant du missile contient le dispositif de guidage ; la tête explosive se trouve dans la partie centrale et le moteur­ fusée occupe l'arrière du fuselage. Quatre ailettes delta placées sur le nez permettent le contrôle aérody­namique et quatre autres en queue assurent la stabilité balistique. Le nez peut tourner sur lui-même indé­pendamment du reste de l'engin auquel il est rattaché par un roule­ment à faible friction.
Le missile est scellé en usine dans un tube léqer qui sert de lanceur sans recul et qui contient le dispositif de mise à feu, une batterie thermique pour l'ali­mentation électrique du système de visée et les antennes de transmis­sion. Au lancement, les bouchons avant et arrière du tube sont éjectés par la pression des gaz.
Le boîtier de tir est autonome. Il permet le lancement et le guidage de l'engin. Il est doté d'une crosse sur sa partie droite et renferme un émetteur radio, un viseur mono­culaire et, si nécessaire, un système d'identification de cible IFF.
Les commandes se composent d'une détente, d'une manette de guidage, d'interrupteurs pour la mise en ser­vice de la fusée de proximité et d'un changeur de fréquence pour guidage radio.
Avant emploi, le boîtier est fixé au tube qui contient le missile. La cible est ensuite repérée visuelle­ment dans le viseur monoculaire à doté d'un réticule qui aide l'opéra­teur à estimer la portée et à corri­ger le tir en fonction des vents laté­raux. Enfin, la sûreté est débloquée et la détente enfoncée. Un généra­teur fournit alors du courant aux batteries thermiques du missile et du tube.
Le premier moteur est mis à feu. Un second moteur prend le relais lorsque l'engin est assez éloigné, et la vitesse atteint alors Mach 1,5. Le Blowpipe est automa­tiquement maintenu dans le champ de vision du tireur qui le guide par radio vers son objectif en agissant avec le pouce sur la manette de commande. La tête explosive est mise à feu par impact ou par fusée de proximité. Après destruction de la cible, l'opérateur détache le tube vide et le remplace par un neuf. Il est prêt à reprendre le tir.
Dans l'armée britannique, c'est l'artillerie qui était dotée de Blow­pipe. Cette arme est également uti­lisée par huit autres pays, parmi lesquels l'Argentine.
Pendant la bataille des Maloui­nes, en 1982, le Blowpipe a abattu neuf appareils argentins pour 95 missiles tirés. Le Blowpipe était inéfficace quand la cible s'éloignait rapide de l'opérateur de tir. Les Blowpipe ont été remplacé par les missiles Javelin durant les années 90.