Kawanishi H8K

Kawanishi H8K (Japon) 
 
Kawanishi H8K

Caractéristiques Kawanishi H8K2 

Type : hydravion bombardier de reconnaissance maritime (équipage de 10 hommes).
Moteurs : 4 Mitsubishi Kasei 22 de 14 cylindres en étoile à refroidissement par air de 1 850 ch.
Performances : vitesse maximale à 5 000 m, 467 km/h ; temps de montée à 5 000 m, 10 mn 12 s; plafond pratique, 8 760 m;. distance franchissable maximale, 7 180 km.
Poids : à vide, 18 380 kg ; maximal au décollage, 32 500 kg.
Dimensions : envergure, 38 m; longueur, 28,13 m ; hauteur, 9,15 m; surface alaire, 160 m².
Armement : 1 canon de 20 mm dans les tourelles avant, dorsale et arrière et dans les deux postes de tir latéraux, 4 mitrailleuses manuelles de 7,7 mm dans les sabords latéraux; 2 000 kg de bombes ou 2 torpilles de 800 kg chacune.

Bien qu'il n'ait été construit qu'à 167 exemplaires, le gros Kawanishi H8K fut le meilleur et le plus per­fectionné des hydravions produits pendant la Seconde Guerre mon­diale. Conçu pour répondre à un programme de 1938 portant sur un quadrimoteur de reconnaissance maritime qui soit supérieur dans tous les domaines au Short Sunder­land britannique, le prototype du H8K1 prit l'air pour la première fois en janvier 1941, mais son mauvais comportement sur l'eau obligea le constructeur à lui apporter des modifications importantes.

Après avoir subi avec succès ses essais en vol, il fit l'objet d'une commande ferme; il était alors propulsé par quatre Mitsubishi Kasei 11 ou 12 en étoile de 1 530 ch et armé de deux canons de 20 mm et de quatre mitrailleuses de 7,7 mm. Doté de blindages, de réservoirs auto­obturants et capable d'atteindre une vitesse maximale de 433 km/h, ce nouvel hydravion représentait un progrès considérable par rapport au H6K.

Il effectua sa première mis­sion opérationnelle en mars 1942, deux appareils du Kokutai dé Yoko­hama s'envolant de l'atoll de Wotje, dans les îles Marshall, pour aller bombarder l'île d'Oahu (Pearl Har­bor) ; ils se firent ravitailler en che­min par un sous-marin, mais en arrivant au-dessus de la base améri­caine, ils se trouvèrent dans des nuages très épais, et le raid n'eut aucune efficacité.

Avec une dis­tance franchissable de 7 200 km, un armement puissant et de bonnes performances d'ensemble, le H8K1 (« Emily » selon le nom de code des Alliés) se révéla cependant un excellent appareil de reconnais­sance maritime à long rayon d'action. Le H8K2, version encore améliorée dont cent douze exem­plaires furent construits entre 1943 et 1945, avec des moteurs Kasei 22 en étoile de 1 850 ch et un arme­ment porté à cinq canons de 20 mm et quatre mitrailleuses de 7,7 mm, constitua sans nul doute l'adversaire le plus redoutable qu'eurent à affronter les Alliés dans le Pacifi­que.

Egalement muni d'un radar de veille aéroporté, il coula au moins trois sous-marins américains au nord des Philippines pendant les dix-huit derniers mois de la guerre. Outre la variante de reconnaissance maritime, trente-six hydravions H8K2-L furent fabriqués au cours des deux dernières années du conflit pour servir au transport des troupes et de l'état-major de la marine ; ils pouvaient accueillir vingt-neuf passagers ordinaires ou soixante-quatre soldats avec leur armement complet. Le cours de plus en plus défavorable que pri­rent les événements pour le Japon amena en 1945 un arrêt progressif de la production des hydravions.