Heinkel He 59

Heinkel He 59 (Allemagne) 
 
Heinkel He 59

Caractéristiques Heinkel He 59B-2 

Type : quadriplace de reconnaissance maritime et de sauvetage en mer.
Moteurs : 2 BMW V16,OZU de 12 cylindres de 660 ch.
Performances : vitesse maximale au niveau de la mer, 220 km/h; temps de montée à 1 000 m, 4 mn 48 s; plafond pratique, 3475 m; distance franchissable, 1 750 km.
Poids : à vide, 5 000 kg; maximal au décollage, 9 100 kg.
Dimensions : envergure, 23,70 m; longueur, 17,40 m; hauteur, 7,10 m; surface alaire, 152,80 m².
Armement : 3 mitrailleuses sur affût mobile de 7,92 mm (dans la proue, sur le dessus et sur le dessous du fuselage); plus une charge de bombes de 1000 kg, ou des mines, ou 1 torpille.

L'idée d'amener des troupes de com­bat à pied d'œuvre grâce à l'utilisa­tion d'hydravions à flotteurs trouve ses origines en Allemagne, laquelle fut la seule à l'appliquer pendant la Seconde Guerre mondiale. L'appa­reil utilisé à cette fin fut le Heinkel He 59, dont la conception remontait au début des années trente, époque où l'aviation allemande se dévelop­pait clandestinement.

Mise au point à l'origine comme bombardier de reconnaissance terrestre, cette ma­chine fut ensuite dotée de flotteurs, le premier exemplaire de cette ver­sion prenant l'air en janvier 1932. La variante initiale de série, baptisée He 59B-2, entra en service opéra­tionnel en Espagne, au sein de la légion Condor en tant que bombar­dier de nuit et appareil de patrouille côtière.

Au commencement des hostilités, soixante-dix He 59B avaient été assemblés et volaient avec les Küs­tenfliegergruppen 106, 406, 506 et 706 dans des missions de reconnais­sance côtière, de patrouille antina­vire et de mouillage de mines (le He 59 était capable de transporter deux mines magnétiques de 500 kg). Cet appareil équipait également le Seenotdienststaffel et le Staffel Schwilben, tous deux affectés à la recherche et au sauvetage en mer Baltique et en mer du Nord.

Plus tard, le He 59 fut utilisé par le KGrzbV 108, unité chargée du con­voyage de troupes d'assaut, et par le I Gruppe du KG 200 à des fins de sauvetage en mer. Pendant la cam­pagne de Norvège, la plupart de ces formations accomplirent des patrouil­les côtières et du sauvetage mari­time, tout en transportant des unités d'infanterie à l'intérieur des fjords.

Puis, lors de l'offensive allemande à l'Ouest, le 10 mai 1940, une dou­zaine de He 59B du Staffel Schwil­ben déposèrent cent vingt soldats sur les rives de la Meuse afin de s'empa­rer des ponts de Rotterdam.
Au cours de la bataille d'Angle­terre, les He 59 du Seenotdienstkom­mando déployèrent une très grande activité le long des côtes britanni­ques, officiellement pour récupérer les équipages de la Luftwaffe tombés en mer. Mais il apparut très vite que ces appareils qui arboraient la croix­rouge étaient en fait employés pour repérer les convois maritimes de l'adversaire et signaler leur pré­sence. Les chasseurs de la RAF reçurent alors l'ordre de les attaquer, si bien que trente et un He 59 furent descendus, dont onze pour le seul Seenotflugkommando 3, basé à Bou­logne-sur-Mer, sept autres étant endommagés.