McDonnell Douglas AGM-84A/RGM-84A Harpoon

McDonnell Douglas AGM-84A/RGM-84A Harpoon (Etats-Unis)




Caractéristiques Harpoon McDonnell Douglas
Dimensions : longueur, 4,58 m (RGM-84A et Sub-Harpoon) et 3,84 m (AGM-84A); diamètre, 34,3 cm; envergure, 91,4 cm.
Poids : total, 667 kg (RGM-84A et Sub-Harpoon), 522 kg (AGM-84A); ogive, 227 kg.
Performances : vitesse maximale, Mach 0,85; portée, 120 km.

En 1967, après la destruction du destroyer israélien Eilot par un SS-N-2 « Styx », l'US Navy com­mença à s'intéresser sérieusement aux missiles. L'appel d'offres qui suivit devait donner naissance au McDonnell Douglas Harpoon et à un engin de transition dérivé du drone Firebee BQM-34A, le Fireflash, qui fut abandonné à la fin de 1971, car il menaçait de concurrencer celui-là même dont il était censé assurer l'intérim.
Le Harpoon, missile air-­mer d'une portée de 92,500 km, fut inscrit au budget de 1968 sous l'appellation de AGM-84A. La mise au point du modèle mer-mer (RGM-84A) fut décidée en 1970, et le projet confié à McDonnell Dou­glas en janvier 1971.
La dernière version de l'engin, le Sub-Harpoon, embarquée à bord d'un sous-marin et contenue dans une capsule étan­che tirée par un tube lance­torpilles, fut mise à l'étude en 1972; elle a remplacé l'année suivante le missile tactique sous-marin STAM.
Le Harpoon est un engin simple et robuste. La poussée initiale est fournie par un moteur-fusée à car­burant solide, relayé par un turbo­réacteur Teledyne CAE J402. La trajectoire est en général prépro­grammée en fonction de la position et de la distance estimées de la cible. Elle est contrôlée par un réfé­rentiel d'altitude à trois axes Lear Siegler ou Northrop couplé à un altimètre radar Honeywell, agissant sur les ailerons cruciformes placés en queue de l'engin.
Le radar actif à deux axes Texas Instruments n'intervient qu'en phase finale pour acquérir l'objectif sans laisser à l'ennemi le temps de réagir. Son champ de recherche est plus ou moins vaste suivant le réglage choisi (étendu, moyen, restreint). Plus ce champ est limité, plus les coordonnées de la cible doivent être connues avec précision, et moins le missile risque d'être sou­mis à des contre-mesures électroni­ques (CME) en fin de parcours.
Un autre système de guidage peut éga­lement être adopté : le missile est tiré en direction de l'objectif et son radar, activé plus tôt, balaie 45° de part et d'autre de l'axe de l'engin. Si rien n'a été détecté au bout d'un temps donné, le pilote automatique se rabat sur une séquence de recherche prédéterminée. Dans tous les cas, la phase terminale est la même : dès que la tête chercheuse s'est verrouillée sur la cible, l'engin prend de l'altitude et il frappe en piqué.
Les nouveaux missiles Block IB et Block IC, dont la portée a été accrue de 15 %, attaquent en revanche au ras des vagues, à l'ins­tar du Sub-Harpoon de la Royal Navy. Un modèle Block II à portée accrue (190 km), disposant de plu­sieurs plans de vol en option. Ils sont moins sensible aux CME.
On estime qu'un Harpoon détruit un bâtiment lance-engins de la classe Osa, Komar, Matka ou Nanuchka ; deux neutralisent une frégate; qua­tre endommagent sérieusement un croiseur lance-missiles, tandis que six coulent un croiseur à propulsion nucléaire de la classe Kirov ou un porte-aéronefs de la classe Kiev. L'ogive à pénétration de 227 kg est dotée d'une fusée à retardement et d'une fusée de proximité.
En ver­sion mer-mer, le Harpoon est trans­porté dans son conteneur-lanceur cylindrique ou bien dans le maga­sin d'un lanceur Tartar/Standard SM-1. A bord de quelques frégates, deux des rateliers des lanceurs ASROC ASW ont été convertis aux normes du Harpoon. 
Le modèle air-­mer, quant à lui, est fixé sous les ailes de l'avion porteur, à raison de deux engins par appareil.
Le Harpoon est en service aux Etats-Unis et dans bon nombre de pays alliés. Parmi les utilisateurs de sa version mer-mer figurent l'Aus­tralie, l'Arabie Saoudite, le Dane­mark, la Grèce, l'Iran, Israël, le Japon, les Pays-Bas et la Turquie.
Le développement et la production du Harpoon ont été repris par Boeing Integrated Defense Systems. En 2004, Boeing a livré le 7000 Harpoon. Il existe deux autre versions UGM-84 pour les Navires sous-marins et  RGM-84 pour la défense cotière.
Produit par l'usine Boeing de Saint Charles, Missouri, le Harpoon Block II offre une enveloppe d'engagement élargie, des contre-mesures améliorées ainsi qu'un guidage de nouvelle génération. Les améliorations principales de la version Block II sont obtenues en adaptant la centrale inertielle du Joint Direct Attack Munition (JDAM, Munition d'attaque directe commune), ainsi que de nouveaux logiciels, ordinateurs, et systèmes de guidage, tirés de la version SLAM-ER, version amélioré du SLAM, lui même dérivé du Harpoon. La Marine Royale Danoise a été le premier client à l'export pour le Harpoon block II. Elle a commandé 50 kits de mise a jour en 1997. Tous les systèmes ont été livrés en 2002.